Notre imposture a commencé sur les chapeaux de roues. A peine arrivés à l'aéroport d'Orly, nous avons droit, dans le parking souterrain de l'aérogare Ouest, à un premier succès.

En effet, les vigiles circulant en Smart reconnaissent notre star. Entre doute et hésitation, ils s'approchent prudemment. Au moment où nous nous apprêtons à démarrer, l'un d'eux vient frapper à ma vitre. J'ouvre et celui-ci me demande : "Excusez-moi, c'est bien M. Hallyday que vous transportez ? Serait-il possible d'avoir un autographe de sa part ? " Gentil, mais ferme, je réponds : "Je suis désolé mais cela ne va pas être possible car M. Hallyday est très fatigué après son Dakar. Il ne tient pas à être dérangé". "Bon ce n'est pas grave, je comprends, bonne journée et bonne route", reprend le vigile un peu déçu. Après nous être éloignés, nous jubilons car nous nous disons que le piège a superbement fonctionné.

Arrivés à Paris, nous décidons de nous attaquer directement à une cible très difficile à convaincre : les concessionnaires de véhicules de luxe ou sportifs. Notre objectif : savoir si l'idole des jeunes bénéficient de réductions importantes ou s'il peut essayer facilement une voiture de prestige. Johnny Hallyday étant un client régulier de ces établissements, la tâche qui nous attend est ardue.

Chez Chevrolet et Corvette : l'indifférence la plus totale

24 heures dans la vie de Johnny

Notre première concession visée est Jean Charles Automobiles, célèbre représentant de marques américaines dans la capitale. Nous jouons le grand jeu avec voiture garée juste devant la concession, garde du corps et chauffeur. Tout ce beau petit monde entre dans le magasin, déambule pendant cinq bonnes minutes au milieu des différents modèles en s'attardant particulièrement sur les Corvette.

Déçu par le peu d'intérêt des employés, nous nous décidons à partir en nous demandant si la motivation de vendre fait partie de cette maison. Apparemment, être célèbre n'apporte aucun avantage supplémentaire dans cette concession. Même si le vrai Johnny Hallyday était venu, le résultat aurait sans doute été le même.

Chez Maserati : un vendeur ami des stars

24 heures dans la vie de Johnny

Nous nous rendons ensuite à la concession Maserati Pozzi, importateur exclusif de la marque.Nous employons la même technique que précédemment et là quelle n'est pas notre surprise de constater que nous ne sommes pas la seule vedette présente car nous découvrons Stéphane Peyron, frère du navigateur Loïc et réalisateur de documentaires pour Canal +. A la vue de toute notre petite équipe, Stéphane Peyron et le vendeur sont forcément intrigués. Ils regardent la voiture et se demandent qui va en descendre.

Nous jouons ensuite la scène de la sortie du véhicule avec parapluie (pour cause d'intempéries), garde du corps et chauffeur. Nous entrons dans le show-room et là, nous éveillons la curiosité de quelques employés présents qui se tournent très rapidement vers nous. On chuchote, on lance des regards discrets, si bien que le chef des ventes vient voir ce qui se passe.

Au départ, croyant reconnaître un de ses fidèles clients, il lance un "salut" des plus amicaux. Une fois à coté, il reconnaît s'être fait piéger mais le prend très bien en admettant qu'il était facile de se tromper.

"M. Hallyday, je le connais vraiment bien car il est client depuis très longtemps. Franchement, cela me paraissait bizarre qu'il ne m'ait pas prévenu de sa visite. En revanche, quelqu'un qui ne l'a vu qu'une ou deux fois peut facilement se faire avoir !" ajoute-t-il avant de nous laisser.

Etre connu reste l'apanage des grandes stars. Dans ces établissements de marques, se faire passer pour quelqu'un d'autre est quasiment impossible car la réception doit être, à notre avis, à la hauteur de la réputation.