José Bové, le lover de la nature qui mène une vie d'enfer... à ceux qui osent s'attaquer à la planète Terre ! Depuis son enfance, il est bercé par le monde agricole. Son père, directeur régional de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), a participé à l'invention d'un riz transgénique destiné au Tiers-Monde. Sa mère est professeur de sciences naturelles. JB a un caractère bien trempé. A 15 ans, il est exclu du lycée catholique car il se montre allergique à l'enseignement religieux ! Puis José Bové, éleveur de moutons, militant et syndicaliste, ne cesse de se battre pour une agriculture saine et de lutter contre la mondialisation, les OGM et la "malbouffe" venant des Etats-Unis. Sa légende est née lorsqu'il détruit du maïs OGM ou démonte un MacDonald's ! José n'hésite pas à employer la force : la prison ne lui fait pas peur. Même si José Bové n'est pas un homme politique, sa candidature à la présidentielle de 2007 n'étonne pas. Il est même considéré comme un prétendant sérieux : cette forte tête a une capacité de rassemblement indéniable, c'est une personnalité médiatique et ses paroles sont suivies d'actions. Les électeurs pourraient-ils être charmés par cet homme "très nature" ? Va-t-il "faucher" des voix aux autres candidats ? Sa candidature a été annoncée le 1er février 2007 à la bourse du travail de Seine-Saint-Denis. Le site Internet officiel : http://www.unisavecbove.org. Voici ses idées sur "l'écologie et son environnement".

"Ma candidature est le fruit des discussions des collectifs anti-libéraux. Elle ne sera donc pas qu'écologiste. Bien entendu, elle s'appuie sur une critique du modèle productiviste qui détruit l'environnement. Mais de cela découle une critique du modèle libéral, ce qui suppose d'avoir des idées claires sur le modèle social. En outre, je souhaite être le candidat des "invisibles" de la société. Pour réagir, il ne faut pas attendre qu'on plante des tentes sur le canal Saint-Martin, mais rassembler tous les gens qu'on ne voit pas pour leur proposer un autre modèle social. Sur l'essentiel des questions écologiques, je suis en accord avec les autres candidates écologistes, Dominique Voynet et Corinne Lepage. Pour moi, il faut cependant être clair: le débat sur le nouveau réacteur EPR ou sur les OGM doit être réellement posé. Personnellement, je suis contre les cultures d'OGM en plein champ, mais je suis d'accord pour que ce type de question soit tranchée par un débat public et un référendum. A mes yeux, s'il y a eu un vrai débat, le résultat sera un compromis acceptable.

Je sais cependant que les "petits gestes", certes importants, ne suffiront pas. Il faut avant tout remettre en cause le logiciel productiviste. L'écologie ne peut pas être consensuelle, elle passe forcément par une bagarre contre les multinationales.

C'est tout le problème du droit international qui a besoin de moyens de coercition sur les pays et les entreprises. Il n'y a pas de raison que seule l'OMC puisse distribuer des sanctions. Jacques Chirac propose de créer une Organisation Mondiale de l'Environnement, mais le problème, c'est que dans l'architecture de l'ONU, il y a beaucoup d'institutions comme l'OMS, la FAO et d'autres, mais aucune n'a de réelle pouvoir. Pour l'agriculture, on peut avec la FAO et la CNUCED recréer des outils pour mieux réguler les marchés, à condition qu'elles disposent d'outils coercitifs. Cela passe par une reconstruction du système des Nations-Unies. Bien évidemment, je sais que c'est utopique, mais en même temps, on a un vrai souci sur l'avenir de la planète. Le réchauffement arrivera sans doute avant qu'on ne parvienne .... à cette réforme. D'ailleurs je pense que bientôt, ce sont les groupes d'assurances, qui vont le plus hurler et obliger les hommes politiques à attaquer sérieusement la question du climat".

José Bové souhaite changer la donne environnementale, en remettant en cause le productivisme du modèle de développement capitaliste, en réaffirmant le lien nécessaire entre justice sociale et préservation de l'environnement, en abordant de façon démocratique et sociale les enjeux et les défis du réchauffement de la planète. Pour le candidat alter-mondialiste, les politiques libérales financiarisées et productivistes constituent un obstacle à la défense de l'environnement et à la sauvegarde de la planète. C'est à la redéfinition du type de croissance, de production et de consommation qu'il faut s'atteler , indique-t-il sur son site Internet.

Mettre un terme à la toute puissance des firmes agro-alimentaires et de la grande distribution tandis que les cultures d'OGM en plein champ seront interdites de même que le développement d'OGM à finalité alimentaire. Le maintien des agriculteurs sur leurs exploitations sera encouragé par une politique de juste rémunération à la production et la lutte contre le productivisme agricole nuisible à la qualité, à la santé et à l'environnement. L'agriculture respectueuse de l'environnement et l'agriculture biologique seront encouragées alors que la brevetabilité du vivant sera refusée.

Doter le ministère de l'environnement de réels moyens en constituant un service public de l'environnement complémentaire des services publics spécialisés (énergie, transports, eau, assainissement et déchets, logement...). Il serait chargé de préparer la réglementation et doté de moyens d'expertise, de contrôle et de recherche sur les problèmes d'environnement tels que la qualité de l'air, le bruit, la diversité biologique. Il assurera également une coordination des efforts sectoriels.

  • Remise en cause le principe des « droits à polluer », c'est-à-dire des PNAQ qui exonèrent , selon lui les entreprises de leurs responsabilités en la matière.
  • Développement des transports publics de voyageurs et de marchandises, avec notamment la rénovation des infrastructures ferroviaires, la priorité donnée au ferroutage sur le transport routier, des sillons réservés, l'unification et développement du réseau européen, la promotion de la voie d'eau, etc. Nous chercherons à maîtriser et à contrôler la croissance du transport aérien , souligne-t-il. Un pôle public du transport sera créé afin d'harmoniser l'organisation globale de ceux-ci . Pour lutter contre l'effet de serre, le candidat veut privilégier dans les transports l'utilisation de l'énergie électrique.
  • Lancement d'un programme de recherche, d'expérimentation et de production en faveur des économies d'énergie, de l'amélioration de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables, et du traitement des déchets qui serait défini et préparerait la société post-énergies fossiles, avec l'ambition de réduire au maximum et d'éliminer à terme tout recours à des énergies produisant des gaz à effet de serre . La priorité sera donnée aux recherches sur les solutions les plus durables. L'ensemble des énergies renouvelables (hydraulique, biomasse, éolien, solaire) devra représenter à moyen terme au moins 25 % de l'approvisionnement.
  • Création d'un pôle public de l'énergie qui aura pour tâche la mise en oeuvre des politiques publiques de recherche, de production et d'économies d'énergie, de diversification des sources, de promotion des énergies renouvelables, de développement de la sécurité et de la transparence, de l'accès et du droit à l'énergie égal pour tous et de la sauvegarde du climat. Cette politique doit en toutes circonstances donner la priorité absolue à la lutte contre l'effet de serre , souligne l'alter-mondialiste. Par ailleurs, EDF et GDF seront rendus au secteur public à 100 % et fusionnés. Ce pôle public favorisera les coopérations internationales et le transfert des technologies pour permettre aux pays en voie de développement notamment la Chine, l'Inde et le Brésil de concilier réponses aux besoins et protection de la planète.
  • Sortie progressive du nucléaire ou maintien d'un nucléaire sécurisé et public : le débat est ouvert . Selon M. Bové, un contrôle indépendant et citoyen doit permettre d'assurer la transparence du dossier et sans attendre le référendum. Une expertise indépendante et poussée sera effectuée sur la sécurité et les conditions de travail des salariés et de vie des populations avoisinantes sur l'ensemble du parc nucléaire et plus particulièrement sur les plus anciennes. En cas d'urgence établie, des fermetures seront décidées. Un débat national sur la politique énergétique et le nucléaire sera conduit, de l'information jusqu'à la décision à l'issue d'un referendum populaire. Durant le débat, qui sera engagé dès la première année, un moratoire sur la construction de tout nouveau réacteur sera observé.
  • Un nouveau service public du logement permettra une politique effective d'économies d'énergie, d'efficacité énergétique, Haute Qualité Environnementale, dans la construction et la réhabilitation de logements. L'utilisation de moyens passifs (solaire) sera privilégié. L'urbanisme sera repensé afin de limiter structurellement les déplacements, en privilégiant la desserte en transports en commun. Au-delà, sera mise en chantier une autre conception de l'aménagement du territoire plus économe des ressources naturelles pour promouvoir le droit à une ville de qualité, propre et belle.