Dans 70 villes en France, 1000 villes dans le monde, le 22 septembre a été décrété "Journée sans voiture". Objectifs : obliger les automobilistes à abandonner leur monture au profit des transports en commun ou de pistes cyclables - quand elles existent - inciter les médias, les associations et les politiques à réfléchir à l'évolution des moyens de transports, à la pollution automobile, au partage de la route en ville.

Une initiative généralement bien accueillie quand elle a lieu un week-end, comme c'était le cas en 2002. Cette année, manque de chance, la journée sans voiture est tombée un lundi. La donne change pour les automobilistes qui doivent se rendre au travail en voiture. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, chacun a eu finalement la satisfaction de participer à une action citoyenne.

Un niveau d'implication, qui semble-t-il, n'a pas été aussi déterminant chez les princes qui nous gouvernent. Des journalistes de Caradisiac se sont amusés à "planquer" devant le Ministère de l' Aménagement du Territoire et de l'Environnement, censé être a priori concerné au premier chef par cette journée sans voiture. Notre mission : déceler les mouvements de voitures officielles avenue de Ségur, dont on aurait aimé qu'ils soient nuls bien évidemment.

Or, si nous n'avons pas vu Mme Roselyne Bachelot dans sa voiture, nous ne l'avons pas vue non plus arriver à vélo. En revanche, les photos prises par notre reporter montrent bien que le ballet des voitures officielles devant ce ministère étaient tout aussi mouvementé que d'autres jours.

Même constatation rue de Varenne, à proximité de l'Hôtel Matignon et du Ministère de l'Agriculture. Escortes de motards, Peugeot 607, Renault Safrane ou Laguna avec chauffeurs, dûment labellisées "voitures officielles" n'ont cessé toute la journée de circuler, participant ainsi à la pollution ambiante un jour ou justement il fallait faire des efforts. Les hommes politiques ne se sont donc pas soumis, comme tout un chacun, aux contraintes qu'ils ont eux-mêmes imposer à des milliers d'automobilistes.

Au-delà du clin d'œil et l'aspect anecdotique de notre reportage photos, on peut juste regretter qu'ils n'aient pas décidé de donner l'exemple.

Verra-t-on l'année prochaine, à cette date tellement symbolique, M. Raffarin, entrer dans Matignon à vélo. Le père de Michel Vaillant l'avait bien fait, lui, pénétrant dans l'usine familiale, sous les rires étouffés de ses employés avant que l'un d'eux ne le renverse. Le père Vaillant l'avait licencié sur-le-champ. Il serait amusant que la journée sans voiture tombe l'année prochaine, un mercredi, jour du conseil des ministres.