Soyons honnête, étant motard depuis 17 ans, ce n’est pas la première fois, loin de là, que je monte sur une moto. Toutefois, quand on chevauche la RSV4, même à l’arrêt, on sent tout de suite qu’il va falloir être concentré sur le sujet au risque de faire une belle figure.

Ford Focus RS/ Aprilia RSV4 Factory : les coups de cœur 2009 de la rédaction auto et moto

Après un petit brief, contact, et tout de suite on reste sans voix. Quelle sonorité rauque et ce n’est que le début car dès que l’on engage le premier rapport, le bruit devient tonitruant grâce à l’ouverture d’une valve à l’échappement. Tout simplement magique ! Passée cette première surprise, place aux premiers tours de roues et notre appréhension se confirme, la tache va être ardue et ce ne sont pas les conditions climatiques polaires (1° C et piste mouillée) qui sont là pour rassurer. Dès les premiers virages, on sent qu’il faut s’activer car dans le cas contraire, c’est la RSV4 qui commande et pas vous. A coté, ma Triumph Daytona 675 semble être un véritable vélo. La douceur et la fluidité de l’anglaise face à l’exigence de l’italienne. Si vous désirez aborder correctement les courbes, il est indispensable de se déhancher.

Ford Focus RS/ Aprilia RSV4 Factory : les coups de cœur 2009 de la rédaction auto et moto

L’autre point fort de cette Aprilia réside dans son moteur. Ce 1000 cc regorge de couple. Dès les plus bas régimes, il n’a aucune difficulté à reprendre quelque soit le rapport. Du pur bonheur ! Les accélérations vous tirent carrément les bras et vous êtes repoussé contre le dosseret arrière. Séance de musculation gratuite et petits bras s’abstenir… Et dire que l’Aprilia que nous avions pour cet essai était en version française c'est-à-dire 106 ch. Je n’imagine même pas ce que cela doit donner en version libre avec 180 ch pour 180 kg, soit un rapport poids/puissance de 1. Cela confirme clairement que cette Aprilia n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne faut pas oublier que posséder une telle machine aussi des cotés aussi négatifs. Ainsi, il faudra composer avec une autonomie inférieure à 150 km, des suspensions particulièrement fermes, une position très penchée vers l’avant, un duo impossible, une protection réduite à néant pour tous les propriétaires mesurant plus de 1,80 m mais c’est surtout son entretien et son prix d’achat qui sont loin d’être à la portée de tous. Jugez-en par vous-même. Cette Aprilia RSV4 Factory est commercialisée au prix de 20 000 €. A coté les 34 000 € de la Focus RS semblent dérisoires.