Les constructeurs automobiles présents sur le Vieux Continent vont devoir faire des efforts sur les rejets de CO2, et rapidement. En effet, l'Union Européenne a adopté la valeur moyenne de 95 g/km de CO2 pour 2020, avec une étape intermédiaire fixée à 2015 avec 130 g/km. On parle bien ici d'émissions à la sortie du pot d'échappement, et pas d'émissions globales tenant compte de la production de l'énergie, c'est pourquoi les véhicules électriques compteront double (en bonus) dans le calcul des émissions des constructeurs. Ces derniers auront donc intérêt à développer de telles autos (en particulier les marques de prestige, qui font de petits volumes) pour balancer les émissions de véhicules plus gourmands.


Et dans ce projet de loi voté, certains s'en sortent bien. En effet, on vous a déjà parlé du lobbyisme allemand sur ce sujet sensible, et celui-ci semble avoir fonctionné. Le système des « super-crédits » a donc été maintenu jusqu'en 2020, ce qui permet notamment à un constructeur de compenser les émissions de CO2 de véhicules puissants par des hybrides ou des électriques. Ce dispositif était, à la base, censé être supprimé dès 2015. Pour le patron de la fédération allemande automobile, c'était un minimum : « il faut éviter que notre puissant et performant segment haut de gamme, qui représente presque 60 % des emplois au sein des constructeurs en Allemagne, soit littéralement détruit par des limitations arbitraires ».


En revanche, l'Allemagne n'a pas obtenu que les hybrides et électriques comptent pour « trois berlines » après 2020, l'UE n'a accordé qu'une seule berline et demi pour chaque électrique/hybride, soit deux fois moins que ce qu'attendaient les Allemands. Le combat qui oppose les industriels allemands à l'Europe ne fait que commencer.