Mise à jour du 14 janvier à 18h30 - Ce jeudi après-midi, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal  a confirmé à la presse que si les tests de pollution élaborés par l’UTAC-Ceram, l’organisme français de certification des véhicules ont montré un « dépassement de normes » de CO2 et oxyde d'azote chez Renault (ainsi que deux marques étrangères), « il n’y a pas de logiciel de fraude chez Renault, les consommateurs peuvent être rassurés ».

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, a quant à lui déclaré que le cas de Renault, qui a fait récemment l'objet de perquisitions menées par la répression des fraudes, qui dépend de Bercy, n'est "en aucun cas" comparable à celui de Volkswagen, qui a délibérément truqué des moteurs diesel. D’après l’AFP, le ministre a indiqué qu'il maintenait "sa confiance dans le groupe Renault", précisant que ses services avaient procédé "à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur" et que Renault, dont le cours de Bourse a dégringolé de plus de 10% jeudi, avait été seulement "l'un des constructeurs contrôlés".

Dans une interview accordée au Figaro en décembre, Thierry Bolloré, Directeur délégué à la compétitivité de Renault, avait expliqué que le constructeur travaillait sur des systèmes d'EGR, (recirculation des gaz d'échappement) améliorés. De fait, ce sont ces systèmes aujourd'hui dépassés qui seraient en grande partie (voire en totalité) responsables des dépassements constatés « Nous avons décidé d'accélérer significativement notre calendrier d'ingénierie, pour installer ces systèmes dans nos véhicules à partir de juillet 2016. Ils permettront d'augmenter la plage d'utilisation de ces systèmes, de façon à limiter davantage les émissions. Ce programme nécessite un budget de 50 millions d'euros. Surtout, nous allons également accélérer le programme d'investissements, d'un montant de 1,2 milliard d'euros, qui doit permettre de répondre aux futures normes Euro 6d, à l'horizon 2017-2018. Ces normes, dont les paramètres et le calendrier de mise en œuvre sont encore en discussion, seront plus sévères. Nous voulons y répondre totalement et ce, dès qu'elles seront en vigueur voire avant. C'est pourquoi ce programme, qui était prévu sur cinq ans, pourrait être resserré d'une à deux années. » (Le Figaro, 18/12/2015).

Renault expliquera plus précisément la semaine prochaine à la commission Royal comment il procèdera pour régler le problème de dépassement des émissions polluantes.

Mise à jour du 14 janvier à 13h27 - Renault prend aujourd'hui un gros coup sur la nuque après l'annonce de perquisitions sur plusieurs sites du constructeur en Ile-de-France (centre d'ingénierie de Lardy, technocentre de Guyancourt (Yvelines), site du Plessis-Robinson, siège à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)) dans le cadre d'une enquête sur de possibles fraudes aux émissions polluantes.


Ces perquisitions, menées par la DGCCRF ( Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes)), concernent apparemment des « secteurs » spécifiques, comme « l'homologation et la mise au point des contrôles moteur », selon la CGT, ce qui, laisserait « fortement penser » que tout cela a un lien avec les « conséquences de l'affaire des moteurs truqués de Volkswagen ». Pour l'instant, Renault est resté muet : « Nous avons questionné hier (mercredi) la direction, mais n'avons pas eu de réponse. Tout le monde est surpris », a commenté un délégué syndical central CFDT à l'AFP. L'action de Peugeot s'est par la suite elle aussi effondrée dans le sillage de la chute de celle de Renault avec – 9 %.


En tout cas, tout cela nous amène à nous demander s'il n'y aurait pas aussi un lien avec les récents tests effectués en conditions réelles et demandés par le ministère de l'Ecologie. Affaire à suivre, évidemment. Rappelons quand même que le losange a récemment décidé d'investir afin de réduire les émissions polluantes, juste après les premiers soupçons sur l'Espace.


Renault vient de réagir par communiqué :

« Les tests en cours permettent d'anticiper des solutions d'amélioration pour les véhicules Renault qui sortiront des usines comme pour les véhicules en circulation, que le groupe Renault a décidé de présenter rapidement sous la forme d'un Plan Emissions de Renault, qui aura pour objectif de renforcer la performance énergétique de nos véhicules.

En parallèle, la DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d'investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d'analyse réalisés par la Commission technique indépendante.

La DGCCRF s'est rendue au Siège social, au Centre Technique Renault de Lardy et au Technocentre de Guyancourt.

Les équipes de Renault coopèrent pleinement aux travaux de la Commission Royal et aux investigations complémentaires décidées par le ministère de l'Economie. »


Le constructeur explique par ailleurs que 25 autos au losange font parti du protocole de test de la « Commission Royal ». Renault affirme à ce sujet : « D'ores et déjà, la Direction Générale de l'Energie et du Climat (DGEC), qui est, au titre du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, l'interlocuteur pilote de la Commission technique indépendante, considère que la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d'un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault. »