Le ministère de l'Intérieur était opposé à l'assouplissement demandé par les députés de son propre bord, affirmant que le permis à point était la base du dispositif de Sécurité Routière. Sous la pression des associations et autres ligues favorables au maintien, voire à l'accentuation de la répression, le gouvernement ne pouvait se ranger derrière une demande récurrente des députés confrontés dans leurs circonscriptions au mécontentement grandissant de la population sur le sujet.


La peur d'être accusée de « laxisme » en cas d'une dégradation des chiffres de mortalité routière a poussé Brice Hortefeux à déposer de multiples amendements visant à sévériser le texte de loi proposé par les députés UMP. Peine perdue, ces textes ont été rejetés, les députés consentants seulement à exclure les infractions les plus graves de l'assouplissement finalement voté.


Difficile de parler ici de laxisme puisque la répression sera toujours la même au bord des routes

Ainsi, les français pourront bientôt récupérer leur 12 points après une période de 2 ans sans infraction contre 3 ans auparavant. Sont exclus de cette mesure les infractions de 4e et 5e classe (alcool, contre-sens …). De plus, il sera aussi possible de participer à un stage de récupération de points tous les ans au lieu de tous les 2 ans auparavant.

« Arrêter d'emmerder les français » avait lancé le député Jacques Myard durant les discussions, « Bien sûr, il faut sanctionner les chauffards et garder le permis à points, mais l'automaticité est préjudiciable à la bonne justice. Nos concitoyens ont le sentiment d'être sanctionnés de manière injuste. »


Difficile de parler ici de laxisme puisque la répression sera toujours la même au bord des routes, les gros délits seront toujours sanctionnés de la même manière, seules les conséquences de l'aveuglement et du manque de nuance de la répression automatisée seront un peu moins importantes pour les conducteurs sanctionnés qui, quoiqu'en disent certains, ne sont pas des délinquants, ni des chauffards. Introduire la réflexion dans la façon dont on impose la Sécurité Routière aux usagers, briser le dogme de la bien-pensance idéologique, c'est faire preuve d'intelligence, pas de faiblesse.