Peux-on s'amuser avec un moteur diesel en compétition ?

Ancien pilote de F1 et pilote chez Pescarolo où il fait équipe avec Sébastien Loeb pour la seconde année consécutive lors des 24 heures du Mans, Eric Hélary est ce que l’on appelle un pilote d’expérience. Fort de ses années de pratique, il nous donne son avis sur les voitures de compétition diesel et notamment la Peugeot RC Cup.

Caradisiac : pouvez-nous faire une présentation rapide de la RC Cup ?

Eric Helary : Il s’agit d’une formule de promotion qui pèse 800 kg. Elle est animée par un moteur 4 cylindres développant 190 ch qui lui permet d’atteindre une vitesse de pointe comprise entre 225 et 230 km/h suivant la longueur de la ligne droite.

Caradisiac : quelles sont les différences avec une monoplace essence ?

Eric Helary : la principale distinction avec une motorisation essence tient dans la nature même du moteur. Tout en ayant une puissance similaire à un bloc essence, un diesel tourne moins vite. Comme la RC Cup dispose d’un turbo, on constate un temps de réponse au moment de l’accélération, ce qui n’est pas le cas sur une essence. Autre petit détail qui étonne la première fois que l’on s’installe à bord d’une RC Cup : le compte-tours puisque celui-ci n’est gradué seulement jusqu’à 6 000 tr/min. On est très loin des régimes hauts perchés des essence.

Caradisiac : et le pilotage ?

Eric Helary : comme toutes les voitures et encore plus celles de compétition, un temps d’adaptation est nécessaire. A titre d’exemple pour piloter cette RC Cup, je freine avec le pied gauche, tout en commençant à accélérer sur la fin du freinage. Résultat, je ressens moins les effets négatifs du temps de réponse du turbo.

Caradisiac : et au niveau des sensations, c’est comment ?

Eric Helary : Très sympathique. La tenue de route se rapproche plus de celle d’une monoplace que d’une berline avec un poids et une inertie réduits ainsi qu’une puissance de freinage considérable. Ainsi, en arrivant en bout de ligne droite sur le circuit d’Albi aux environs de 230 km/h, on freine à 90 m. C’est du costaud. En terme de pilotage, c’est un vrai plaisir.

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