Une machine à gagner

Revue et corrigée, la Stratos enlève sa première victoire au rallye Firestone, en Espagne, le 8 avril 1973. Un premier succès après trois sorties en course constitue presque un record en rallyes. Ce n'est que le début d'une impressionnante série. Arrivée à matûrité en l'espace de quelques mois, la Stratos doit néanmoins assoir sa réputation dans une épreuve de plus grande notoriété. Après une brillante prestation à la Targa Florio (voir encadré circuits), c'est au Tour de France Automobile qu'elle gagne définitivement ses galons. Dans cette épreuve longue de près de 6 000 km alternant spéciales de rallyes, circuits et courses de côte, elle dévoile non seulement son formidable potentiel mais aussi une belle endurance. Avant même son homologation, sésame indispensable à son engagement en championnat du monde, le voiture de rêve est devenue un véritable cauchemar pour ses rivales. En septembre 1973, la production des 400 exemplaires requis débute chez Bertone. Une affaire rondement menée car 13 mois plus tard, elle reçoit son passeport officiel pour entrer en Gr.4 bien que 147 voitures seulement soient effectivement sorties des ateliers Bertone. Grâce à ce miracle à l'italienne, la Stratos quitte enfin la catégorie prototypes pour celle des GTS. Elle ne manque pas son entrée. Une semaine plus tard, au rallye de San Remo, elle s'impose devant une meute de... Fiat 124 Abarth. Après une nouvelle victoire au Canada, suivie d'un éclatant succès d'Andruet en Corse, la Stratos réussit l'exploit d'enlever le championat du Monde. 1975 sera l'année de tous les succès avec une première victoire au Monte Carlo-trois autres suivront- des victoires en Suède et à nouveau à San Remo et en Corse. Un deuxième sacre mondial qui ne démobilise par l'équipe, bien au contraire. 1976 voit une totale suprématie de la Stratos qui est désormais homologué avec son moteur 24 soupapes de 280 ch : 6 nouvelles victoires dont un triplé à Monte Carlo et même un qudruplé à San Remo !

En dépit d'une nouvelle victoire à Monte Carlo, 1977 marque un tournant dans la carrière de la Stratos. Fiat qui mise beaucoup dans sa nouvelle 131 Abarth relègue la Stratos en arrière garde. Fiorio nommé coordinateur sur service de course de Fiat (Fiat, Abarth, Lancia et Ferrari) se voit contraindre de dissoudre la Lancia Squdra Corse qu'il avait fondé en 1963. Seuls Sandro Munari et Bernard Darniche feront de la résistance. Si le premier allergique au pilotage de la 131 Abarth décidera de mettre un terme à sa carrière, le second entamera une longue histoire d'amour avec la Stratos alignée par André Chardonnet. Vainqueur du Monte Carlo 1979 après un final mémorable contre la Ford Escort de Waldegaard, puis second de l'édition 1980, Darniche offrira à la Stratos sa 17e et dernière victoire en championnat du monde lors du Tour de Corse 1981.

Arrivée au terme de son homologationen 1982, la Stratos quittait la scène. Face aux surpuissantes et monstrueuese Gr.B, elle semblait plus que jamais appartenir à une autre galaxie.

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