Pour ceux qui ont assisté de près à la naissance de la Clio 3 RS en 2006, une question doit leur venir à l’esprit en voyant cette Phase 2 : a-t-elle enfin un moteur ?

Cette question fait mal aux motoristes de Renault Sport qui, avec leur 4 cylindres 2.0l atmosphérique de 200 ch, avaient atteint avec maestria une limite mythique pour un moteur atmo : les fameux 100ch/l. Mais voilà, le hic fut générationnel car les clients cible élevés aux diesel coupleux ne dépassant pas les 4500 tr/mn n’étaient plus formatés pour « tirer » 6 à 7000 tr/mn d’un moteur. Bref, l’époque réclame du couple à bas régime et le 2l Renault a déçu car ne s’exprimant qu’au-delà de 4500 tr/mn. Il sonnait d’autant plus creux, qu’il n’était pas aidé par les 200 kg d’embonpoint de la Clio 3 par rapport à sa devancière que tous jugèrent alors plus expressive sur le plan moteur.

Pour la RS Phase2, Renault a remis ses ingénieurs au boulot avec pour mission d’insuffler un peu plus de peps « en bas ». Après une journée à tester tout ça sur le toboggan de la piste Rallye du Pôle mécanique d’Alès, on ne peut que constater les progrès.

Ce n’est pas en gagnant 3 ch (203 ch) de puissance que la donne a changé. J’en veux pour preuve un simple regard sur le rapport poids/puissance de la Cup annoncé à 6 kg/ch qui, s’il confirme une amélioration, montre aussi qu’on ne fait qu’approcher ce qui se faisait il y a 4 ans sur la Clio 2 RS Trophy (5.9kg/ch).

En fait, c’est plutôt le travail sur la courbe de couple (cartographie et décalage d’arbre à cames) qui paye puisque le moteur offre 20% de « matière » en plus sous les 3000 tr/mn tandis que le maximum de 215 Nm est atteint à 5400 tr/mn, soit 150 tr/mn plus bas qu’auparavant. Mais le vrai gain en sensation est à mettre au crédit du nouvel étagement de boîte. Les premier, second et troisième rapports sont raccourcis pour éviter au régime de tomber trop bas lors des passages de vitesses, et du coup, l’amélioration est nettement ressentie. Les performances annoncées (non vérifiées mais bien perceptibles) font un bond spectaculaire avec 5 dixièmes de mieux sur le 0 à 100km/h (6.9s) et carrément 8 dixièmes sur le 400m DA (14.9s). Si l’on ajoute une sonorité qui semble avoir été retravaillée pour plus de rondeur, une consommation en baisse de 0.7l au 100km et surtout un taux de rejet CO2 qui tombe à 195 gr/km et qui anticipe le futur durcissement de la règle du bonus écologique (elle restera donc à 750€ de malus), le bilan moteur de cette Nouvelle Clio RS est largement positif. Il le fallait.

Précisons pour finir qu’à bord de la version Cup allégée de 36 kg, la vigueur du 2.0l est au prorata de la perte de poids et les sensations d’accélération (et sûrement les chronos) gagnent en intensité. Dernière information pour ceux qui voient loin, selon quelques rumeurs entendues ça et là, les prochaines générations de Clio RS sont étudiées avec un moteur Turbo.