Abu Dhabi, Corée du Sud, Inde et bientôt Etats-Unis et Russie : la Formule 1 a mis le cap sur les Grands Prix hors d’Europe, qui n’a plus le vent en poupe.


Petit à petit, la Formule 1 se transforme et son calendrier se diversifie, pour partir hors d’Europe. En 2000, le calendrier de la saison proposait 11 Grands Prix sur 17 en Europe, soit 65 %. En 2011, seules 8 courses sur 20 seront européennes, soit 40 %. L’évolution semble logique et irrémédiable, tant d’autres Grands Prix (Belgique, Europe à Valencia) paraissent menacés.

La possibilité d’un nouveau Grand Prix à Rome n’a d’ailleurs pas soulevé l’enthousiasme du milieu de la F1. Même Ferrari, que l’on pourrait penser favorable à une telle initiative, n’a jamais défendu ce projet. « La priorité, c’est d’investir de nouveaux pays, des marchés importants comme les Etats-Unis. Et comme je l’ai dit à Noël, nous ne souhaitons pas dépasser un certain nombre de courses par an », a expliqué Luca di Montzemolo, président de Ferrari.

« Nous préférons courir aux Etats-Unis que d’avoir deux Grands Prix en Allemagne, en Espagne ou éventuellement en Italie, a-t-il ajouté. Ecclestone n’a pas dit non à Rome mais son souhait est de ne voir qu’une course en Italie. Une alternance entre Monza et Rome ? Il faut voir si ça convient à Bernie, si les conditions sont réunies, si les deux villes sont d’accord. »

Il n’y aura donc pas deux Grand Prix en Italie, car l’Europe n’est pas la priorité. La Russie en est une. Sotchi devrait accueillir le premier GP de Russie en 2014, l’année des Jeux Olympiques d’Hiver. Et la présence d’un pilote russe en F1 semble recommandée. Eric Boullier, patron de Lotus Renault GP, reconnaît volontiers qu’on l’a aidé à maintenir Vitaly Petrov à son poste. « Ma feuille de route exige la réussite sportive », clame-t-il, ajoutant toutefois : « Bien sûr que j’ai la pression de Bernie Ecclestone et Gérard Lopez, chacun pour des raisons évidentes concernant la conquête d’un marché vierge et intéressant. »

En 2011, c’est l’Inde qui sera le nouveau marché à conquérir. Le pays a déjà son écurie (Force India) et aura bientôt son Grand Prix, sur un circuit situé à 50 km de Delhi. Ce pays de plus d’un milliard d’habitant sera intégré au calendrier de la F1 et pourra s’enthousiasmer pour le sport, même si l’absence de pilote indien compétitif sera encore un frein. Certes, Narain Karthikeyan (HRT) disputera la saison mais ne semble pas en mesure de fédérer les investisseurs et les supporters. Mais l’essentiel est ailleurs et, en 2012, ce seront aux Etats-Unis de revenir à leur tour dans le circuit mondial. Le Championnat du Monde de Formule 1 portera alors de mieux en mieux son nom.


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La F1 veut de nouveaux marchés