Les publicités à caractère environnemental des constructeurs automobiles sont au coeur du débat ces derniers mois.

Il faut dire qu'en avril 2008, l’autorité britannique de vérification publicitaire (ASA) a estimé que Renault "exagérait les vertus environnementales" de sa Twingo Dynamique (voir article). En avril 2008, la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) a porté plainte contre le constructeur Saab auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris pour dénoncer une de ses publicités mettant à l'honneur les atouts verts de son véhicule 9-3 Biopower alimenté par le Superéthanol E85 (voir article). Et Prisca Pellerin vous a indiqué que le 25 juin 2008, le Réseau Action Climat-France, Agir pour l’Environnement et la FNAUT ont porté plainte contre 7 pays auprès de la Commission européenne : selon les associations, les pays ne font pas appliquer l’obligation d’afficher les consommations de carburant et les émissions de CO2 du véhicule sur la publicité (voir article).

Aujourd'hui, la FNAUT annonce qu'elle vient de déposer une plainte auprès du Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris contre le constructeur Audi pour "publicité fausse ou de nature à induire en erreur". Elle explique : "La publicité incriminée utilise, en la détournant, l’échelle classant les émissions des véhicules qui figure sur l’étiquette officielle 'consommation de carburant et émission de CO2' gérée par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) : seul le code couleur est inversé, afin de donner au consommateur l’impression que les véhicules AUDI de la gamme A8 ont atteint un maximum de performance écologique. Le texte, évoquant les notions de progrès et d’émission limitée, renforce cette impression trompeuse. La réalité est bien différente : l’AUDI A8 2,8 litres émet 199 g de CO2 par km, elle se situe à la limite supérieure de la classe E (161 à 200 g) ; 3 autres modèles de la gamme A8 relèvent de la classe F (201 à 250 g) et 5 de la classe G la plus polluante (plus de 250 g), l’un d’entre eux émettant même 350 g ! A titre de comparaison, près de 50% des véhicules neufs vendus en France émettent, selon l’ADEME, moins de 140 g."

La FNAUT précise : "L’automobile devra jouer à l’avenir un rôle bien plus modeste qu’aujourd’hui. Cependant elle n’est pas appelée à disparaître, car elle restera utile à la campagne et, pour certains déplacements non répétitifs, en milieu urbain. Il est donc très important que ses caractéristiques techniques s’améliorent afin d’en limiter l’impact environnemental : pollution de l’air, bruit, consommation d’énergie, émission de CO2. Les constructeurs automobiles ont fait des progrès en ce sens. Cependant :

  • ils s’efforcent de freiner l’évolution nécessaire de la législation européenne relative à la pollution de l’air et aux émissions de gaz à effet de serre ;
  • ils refusent de fournir, sous une forme aisément accessible, les informations relatives à la consommation et aux émissions de CO2 des véhicules mis en vente ;
  • à travers une publicité omniprésente et mal contrôlée, ils ne cessent de présenter leur production comme "propre", "verte", "durable", "naturelle".
"

La FNAUT souhaite ainsi alerter les constructeurs et les pouvoirs publics sur la nécessité de prendre au sérieux les problèmes liés à la pollution de l’air, aux gaspillages de pétrole et au réchauffement climatique.

Petit rappel : l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et le Bureau de Vérification de la Publicité ont présenté le bilan de leur étude destinée à analyser le discours publicitaire des constructeurs automobiles utilisant des allégations environnementales. Ils ont souligné que le nombre de publicités se servant de l’argument écologique a triplé en l’espace d’un an mais que la conformité aux règles s’améliore (voir article).

Les associations soulignent qu'elles veulent lutter contre les excès de la publicité automobile : les constructeurs sont prévenus !

Publicité de l'Audi A8 :

L'étiquette énergie :