Première "Grand Tourisme" à moteur central, la sublime Miura offre à la jeune société Lamborghini une renommée mondiale. Près de 40 ans plus tard, la belle n’a pas pris une ride et demeure le symbole d’une époque où la passion se vivait sans retenue.

Voiture d’exception, bête de race, surdouée, œuvre d’art, hymne à l’agressivité et à la puissance"… depuis trente ans la Miura suscite tous les superlatifs et fait toujours l’unanimité. Si l’amateur apprécie ses galbes, si le mélomane se régale du feulement du V12, le technicien peut lui se délecter de l’audace de la conception tandis que le sportif voit en elle l’incarnation routière de la Ford GT 40. Alchimie savante de haute technologie et du meilleur style italien, la Miura va entrer dans la légende dès sa présentation. N’ayant pas de passé à défendre, le plus jeune des constructeurs italiens de voitures de prestige va donner une leçon à tous ses pairs. Personne n’a encore osé aller aussi loin et transposer les techniques de la compétition à un usage routier."

"Supercar" avant l’heure

Musclée et compacte à l’image d’une voiture de compétition, la Miura-première "Grand-Tourisme" à moteur central renvoie immédiatement toutes ses rivales au musée. Elle ne se contente pas d’être merveilleusement belle et éblouissante sous tous les angles. En flirtant avec les 300 km/h, elle restera pendant longtemps la voiture de (petite !) série la plus rapide du monde. La plus prestigieuse des Lamborghini brillera toutefois davantage par son tempérament que par son comportement routier. Styliste particulièrement inspiré, Marcello Gandini ne s’est guère préoccupé de l’aérodynamique : "Nous avons collé des brins de laine sur la carrosserie et avons pris des photos pendant un essai sur piste…" Instable à grande vitesse et ayant même tendance à décoller comme un jet, la Miura s’adresse aux plus expérimentés ou au plus téméraires. La plus fascinante des sportives, en plus du grand frisson, offre une position de conduite détestable, un habitacle transformé en étuve, des commandes plus que dures… Qu’importe ! Tous ceux qui ont eu le privilège de l’approcher, ne rêvent que de glisser à nouveau dans le siège baquet, puis d’ouvrir les vitres pour mieux savourer la mélodie du V12.

Pour Feruccio Lamborghini, ici au volant, la Miura a toujours été son modèle préféré. Au-delà de son esthétique, c’est la voiture qui lui a permis d’atteindre une notoriété mondiale.

Pas de vitre arrière mais un dos hérissé d’écailles pour laisser respirer le V12 : superbe mais gênant pour la visibilité.

La Miura pousse l’élégance jusque dans le moindre détail. Ainsi, ces faux cils, entourant les phrases basculants, lui ont valu une bonne part de sa renommée.

Les grandes dates de la Miura

1965 : présentation du châssis à moteur transversal V12 au Salon de Turin.

1966 : présentation de la Miura P 400 au Salon de Genève. Elle sera produite à 474 exemplaires.

1968 : apparition de la Miura S (140 exemplaires). Présentation au Salon de Bruxelles du roadster Miura (exemplaire unique).

1970 : étude du prototype Jota de 440 ch (exemplaire unique). Certains clients réussirent à obtenir des répliques baptisées SVJ (10 exemplaires).

1971 : présentation au Salon de Genève de la Miura SV (V pour Veloce) de 385 ch (150 exemplaires).

1972 : arrêt de la production.

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