Pas de doute Renault traverse actuellement une période faste. Le constructeur au losange est en plein renouvellement de sa gamme et les nouveaux modèles sont de beaux succès commerciaux à l'image par exemple du Kadjar. À Francfort, Renault a encore frappé fort avec deux modèles majeurs la déclinaison Estate (break) de la Talisman et bien évidemment la 4e génération de Mégane. À trois mois de sa commercialisation, la rédaction de Caradisiac a eu l'opportunité d'inspecter en détail la nouvelle compacte tricolore. Verdict.

Vidéo - La Renault Mégane 4 face à la rédaction

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« La Golf française »

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Alexandre Bataille : journaliste

Renault a réuni tous les éléments (design, habitabilité, technologie et trains roulants) pour faire de la Mégane l’une des meilleures compactes du marché. Ce premier contact nous a permis de jauger une qualité perçue en hausse et une technologie, presque au niveau des stars européennes. Quelques zones d’ombre subsistent comme le poids et les tarifs. Ce sont ces deux paramètres, associés aux prestations routières, qui détermineront l’avenir commercial de la française. Notre seul bémol concerne la « prise de risque ». À chaque nouvelle Mégane, Renault repartait d’une feuille blanche. Cette quatrième génération reprend les mêmes proportions que l’ancienne sans véritable bouleversement. Renault commence à faire comme « Volkswagen » qui est un modèle de frilosité avec la Golf. Attendez-vous à ne voir évoluer que très peu la Mégane dans les années à venir.


« Elle a tout d’une grande »

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Manuel Cailliot : journaliste

Cette nouvelle génération de Mégane me fait penser à sa petite sœur la Clio. À sa sortie, il y a maintenant bien longtemps, on avait pu voir pour cette citadine des publicités au slogan évocateur : « Renault Clio : elle a tout d’une grande ». Eh bien la Mégane d’aujourd’hui, avec sa plateforme partagée avec le nouvel Espace et la Talisman, a du coup tout d’une grande elle aussi.

Le fait de partager ses entrailles avec des véhicules au-dessus d’elle dans la gamme lui permet de bénéficier des mêmes technologies. Ainsi elle propose les 4 roues directrices 4Control, et c’est une première mondiale pour une compacte. Elle dispose aussi de la grande tablette R-Link 2, connectée, et permettant de télécharger des applications ou de disposer d’informations en temps réel sur la circulation ou les zones de danger. Affichage tête haute et réglages des modes de conduite sont également possibles. Bref, ce qu’on trouve sur un Espace ou une Talisman, on le trouvera aussi dans cette Mégane. Par ailleurs, j’apprécie son design global et particulièrement ses signatures visuelles, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Son unique gros défaut pour le moment réside selon moi dans un seuil de chargement du coffre très élevé, avec la présence d’une énorme marche entre le fond du coffre et ce seuil.

Reste aussi à connaître les tarifs, afin de pouvoir dire, pourquoi pas, comme dans d’autres publicités pour la Clio, toujours à l’époque : « Pas assez chère mon fils… »

« Attendre et voir »

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François Chapus : rédacteur en chef adjoint essais

L’inspection de la nouvelle Mégane en statique n’a révélé aucune mauvaise surprise. Habitabilité, présentation, ergonomie, qualité perçue, connectivité, etc., semblent bien au niveau des meilleures compactes du moment, et notamment de la nouvelle Opel Astra. Vraiment bien née, elle profite d’un rapport prix/équipement/prestations qui va donner quelques sueurs froides aux vendeurs de Peugeot 308 ou de Volkswagen Golf, et peut-être bien à ceux de la Mégane. Et si on se réjouit d’avance que la compacte au losange démocratise les quatre roues directrices pour les amateurs de conduite, il n’est pas sûr que ce plus technologique constitue un réel avantage concurrentiel si on considère la pale carrière de la Laguna. Avec ou sans 4 Control, je suis très impatient de prendre le volant de cette Mégane, et de voir si ses qualités dynamiques valent celles de la 308.

« Une mini-Talisman »

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Eddy Clio : photographe

Je trouve cette Mégane 4 GT très réussie même si j’ai une nette préférence pour le design de la 3 RS. Les feux sont plutôt bien dessinés et donnent une belle signature lumineuse. Il y a beaucoup de similitudes avec la Talisman notamment l’écran tactile, et surtout la face avant et les feux arrière. À l’intérieur, les sièges de cette GT sont magnifiques et l’ambiance lumineuse, comme sur le Talisman est plutôt agréable. En fait, cette Mégane 4 est une sorte de mini Talisman. Pour l'instant, je n'ai découvert cette Mégane qu’en exposition, je ne saurais donc me prononcer sur la tenue de route. Mais j'ai été assez satisfait par les deux seules choses que j’ai pu tester : m’asseoir au volant et la sonorisation. Reste à voir maintenant le modèle RS, en espérant que Renault se lâche un peu sur le design et les spécifications techniques.

« Des indices sur les prochaines versions RS »

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Pierre Desjardins : journaliste

Esthétiquement, la compacte de Renault selon moi alterne génération après génération l'insipide ennuyeux et l'original séduisant, la première et la troisième tombant dans la première catégorie, la seconde et cette dernière mouture dans la seconde. Après l'effervescence du dernier Salon de Francfort où la quatrième Mégane du nom était dévoilée pour la première fois, il était très intéressant de l'avoir en studio rien que pour nous afin de la découvrir dans le détail, avant d'en prendre bientôt le volant.

Cette version GT nous permet en tout cas d'avoir des premiers indices sur ce à quoi ressemblera la future RS, un blason à l'héritage très lourd tant la barre à atteindre, et même à dépasser, a été placée haut par ses aînées. Physiquement, c'est donc prometteur, mais mécaniquement ? On ne connaît pas encore les spécificités, les hypothèses vont donc bon train. Cette Mégane 4 est basée sur la nouvelle plateforme CMF C/D qu'elle partage entre autres avec l'Espace, la Talisman et le Kadjar, ce qui veut dire qu'elle peut recevoir facilement tous les éléments mécaniques de ces derniers. Alors, on se doute bien que la M4RS, comme les aficionados l'appellent déjà, aura un 2,0 l turbo, et un train arrière directionnel comme cette GT, ce qui est une excellente nouvelle pour ceux qui ont déjà pris le volant d'une Laguna GT, mais combien de chevaux aura-t-elle ? Est-ce qu'elle sera toujours traction, ou recevra-t-elle une transmission intégrale à l'instar de ses trois compères, le tunnel de servitude semblant haut pour une traction ? Est-ce qu'elle ne sera disponible qu'en boîte double embrayage comme la Clio RS ? Personnellement, je n'en peux plus d'attendre.

« Un design sans risque mais séduisant »

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Jean Christophe Herzig : assistant projet web

La Mégane de quatrième génération ferait presque penser à un gros restylage mais c'est une tendance générale dans cette catégorie. Renault n’a pas pris de risque dans son design mais elle apparaît séduisante avec ses LED avant en C, ses feux arrière étirés et ses nervures aux bas des portes.

À l’intérieur, la présentation est plus flatteuse mais reste juste correcte face aux concurrentes. Il reste toujours des matériaux légers en qualité dans des parties visibles. Elle se rattrape avec un équipement et une habitabilité généreuse. Dans cette version GT, la prise en main du volant est agréable et on pourra également s’amuser avec les palettes au volant et le Launch Control si l’on cherche une conduite dynamique ou sportive. La place est suffisante à l’avant tout comme à l’arrière pour y être à l’aise. Le coffre, s'il aurait pu être compartimenté par deux bacs de rangement de chaque côté, reste vaste. Tout cela prouve que les familles sont la cible de cette Mégane.

« À la mode...qui se démode »

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Pierre Olivier Marie : journaliste

Le succès de la Mégane est déterminant pour Renault, qui espère avec elle déloger Ford de la deuxième place du marché en Europe occidentale. Pour ce faire, le constructeur mise sur un design spectaculaire et différenciant, ce qu’illustrent son capot nervuré et ses feux avant en forme de C. C’est valorisant, moderne, et cela tranche avec la sobriété de sa principale rivale française la Peugeot 308, au style nettement plus sage. Bref, j’avoue être assez séduit par la proue de la Mégane, mais dans le même temps  je crains que, l’effet-nouveauté s’estompant, la voiture « vieillisse » à vitesse grand V, comme cela avait été le cas avec la Ford Focus de première génération.

Un bon point pour l’habitacle, avec une planche de bord bien conçue et que surplombe ce grand écran tactile vertical de 8,7 pouces, un équipement qui montre la volonté de Renault de coller aux attentes et aux usages d’une clientèle toujours plus connectée. Dommage que ledit écran soit réservé aux seules versions haut de gamme, les autres devant se contenter d’écrans horizontaux de plus petit format.

Avec ses feux étirés, la partie arrière sera reconnaissable entre toutes, comme cela avait été le cas de la Mégane de deuxième génération. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les Mégane 1 et 3 adoptaient des styles sobres et un peu dégoulinants, alors que les Mégane 2 et 4 font preuve d’une audace supérieure. Quoi qu’il en soit, contrairement à une Volkswagen Golf dont la continuité stylistique est assez évidente d’une génération à l’autre, Renault semble partir d’une feuille blanche à chaque fois.


La Renault Mégane a réussi son premier examen de passage. Les membres de la rédaction ont salué son design, son équipement et les technologies présentes à bord. Reste maintenant en connaître deux inconnues de poids : ses capacités dynamiques – prometteuses sur le papier avec son inédit système de 4 roues directrices – et ses prix. Réponses à ces interrogations début décembre à l'occasion des premiers essais.