La dernière Temporada eut lieu en 1960 et ce n'est qu'une timide réplique que propose Fangio en 1964 avec une série de quatre courses de F3. Elle fut entièrement dominée par le Suisse Silvio Moser qui était le seul à disposer d'une Brabham toute neuve, très supérieure aux anciennes Formules Junior "adaptées" de ses concurrents. Après une éclipse d'un an, une nouvelle série, toujours en F3, est organisée en janvier-février 1966. Elle est déjà plus "cossue" et surtout nettement plus internationale avec la présence des meilleurs Britanniques (Courage, Irwin, J. Williams et Crichton Stuart, le futur vainqueur de la série), de l'équipe Alpine Renault (Bianchi, Grandsire) et de bons indépendants comme Moser, Offenstadt ou Dubler. Parmi les "locaux", c'est Nasif Estefano qui se montrera le plus compétitif en prenant la 3e place du classement général avec une Brabham. A 35 ans, s'il est le plus expérimenté (un GP avec une Maserati 250 F en 1960 et quelques courses en Europe avec une De Tomaso F1), il ne fait cependant déjà plus figure d'espoir et ses contacts avec des équipes britanniques seront sans suite. Encouragé par la bonne prestation d'ensemble de ses compatriotes, Fangio réussit alors convaincre le journal spécialisé Automundo de parrainer une équipe de F3 dans le championnat italien. De mai à septembre (pendant l'interruption du championnat national), Carlos Pairetti et Jorge Cupeiro feront ainsi quelques sorties en Italie au volant de Brabham, mais l'aventure, faute de résultats significatifs, restera sans lendemain. Pourtant, Fangio, l'AC Argentine et Automundo ne relâchent pas leurs efforts et c'est une dizaine de pilotes locaux qui sont cette fois engagés dans l'édition 1967 de la Temporada.

On y verra que du bleu ! Beltoise avec sa Matra enlève les quatre courses dont deux devant Jaussaud et une devant Servoz-Gavin, ses équipiers. Un triomphe qui fait toutefois le bonheur d'un public considérable, aussi connaisseur qu'indiscipliné. Les "azul" (bleus) comme les surnomment les Argentins deviennent les "chouchous" du public et de la presse. Les souvenirs des Gordini (marque qui fit débuter Fangio en Europe), de Jean-Pierre Wimille ("mon maître" selon Fangio) ou encore de l'aéropostale s'imbriquent confusément mais surtout, les Français ont fait mordre la poussière aux Anglais... Une vengeance par procuration qui console le public des prestations encourageantes mais encore bien timides de ses pilotes. Parmi eux, c'est un indépendant richissime, Andrea Vianini, qui s'est mis le plus en évidence au volant d'une Brabham toute neuve et dotée d'un "bon" moteur.

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