Soulever une telle problématique peut paraître exagéré, mais de plus en plus de personnalités du monde automobile se demandent si l'actuelle domination du groupe Volkswagen en Europe ne menacerait pas les autres constructeurs généralistes qui dépendent fortement du Vieux Continent. Pire encore, selon Max Warburton, analyste anglais travaillant à Bernstein Research, le temps est venu de se poser la question suivante : « le débat est devenu le suivant : quel va être le premier constructeur non allemand qui ira à la faillite, et quand ? ».

Ces propos peuvent paraître hors contexte, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 12 marques dans son escarcelle, une grande diversité, et une croissance constante sur tous les marchés ou presque, le groupe VAG est en train d'acquérir une situation légèrement semblable à celle de Microsoft dans l'informatique quelques années en arrière : un monopole dangereux pour la concurrence. Un chiffre en particulier souligne cela : Volkswagen et toutes ses marques tiennent 24 % du marché européen, contre 18,6 % en 2004. Volkswagen a lui tout seul représente 12,7 % du marché sur le Vieux Continent.

L'Europe est un marché particulièrement compliqué pour les généralistes du fait de sa maturité. La clientèle devient rare, et profite de la concurrence. De plus en plus de groupes européens se tournent maintenant plus intensément vers l'international, mais n'est ce pas trop tard ? Nous ne pouvons que souhaiter le contraire, rien que pour la diversité du paysage automobile sur nos routes.