Paru hier dans Bild, l'article critiquant « les incendies quotidiens de voitures à Berlin » n'est pas anodin. Et pour cause, en 10 jours pas moins de 18 véhicules ont été brûlés dans la capitale. De quoi susciter l'indignation du tabloïd allemand, d'autant que son rédacteur en chef a lui aussi fait les frais d'un acte de vandalisme similaire.

Sauf que c'est à Hambourg que la voiture de Kai Diekmann a été prise pour cible dans la nuit de lundi à mardi. Selon la police, les individus ayant mis le feu au véhicule auraient agi par convictions politiques.

« Nous soupçonnons un motif politique », a déclaré un porte-parole qui n'a pas écarté un rapprochement entre cet incident et le prochain sommet du G8.

La rencontre entre les huit pays les plus industrialisés, du 6 au 8 juin prochain à Heiligendamm au nord de l'Allemagne, provoque en effet la colère de certains militants d'extrême gauche. C'est d'ailleurs sur ce point que s'appuie la police pour expliquer la vague de violence croissante dans la région de Hambourg.

S'en prendre à l'un des responsables du tabloïd le plus vendu en Europe, du moins à son véhicule, est donc un geste symbolique.

A titre d'exemple, les opposants d'extrême gauche au G8 ont revendiqué les jets de pierres et de peinture qui ont visé un hôtel de luxe et la maison d'un dirigeant de la Lufthansa, considérée comme l'une des plus importantes compagnies aériennes du monde.

Une chose est sûre, outre-Rhin on ne prend pas la menace antimondialiste à la légère. « Nous assurerons la sécurité lors du sommet du G8 comme nous l'avons déjà fait lors du Mondial de football l'année dernière », a expliqué il y a quelques jours Wolfgang Schäuble, le ministre allemand de l'Intérieur.

Finalement, la situation peut être comparée à celle vécue par la France, aussi bien sur la forme que sur le fond, où nos véhicules constituent une cible de premier plan pour les mécontents politiques.