Spécialiste de la traversée de canyons, Land Rover s'est fait le porte-parole des grands 4X4 purs et durs. Défender, Discovery et autres Range-Rover ont en effet patrouillé aux quatre coins de la planète, en prenant soin d'éviter la moindre route goudronnée. En 1997, il a fallu pourtant bien se rendre compte que le genre évoluait, et qu'une clientèle nouvelle désirait simplement s'encanailler en hors piste, sans pour autant traverser les continents. Face à l'explosion du tout-terrain de loisir, Land-Rover présentait alors un petit baroudeur en tenue de gala : le Freelander.

Sur le marché de l'occasion

Land Rover Freelander : un “baby” Land

À peine sorti de la forêt, le Freelander s'imposa rapidement en tant que chef de meute de la catégorie. Très souvent répertorié en tête des ventes de 4X4 compacts sur le marché français, il dispute actuellement cette place d'honneur avec un certain Renault Scénic RX4. En début d'année 2001, un important remaniement de gamme lui permis d'ailleurs de renforcer sa position de leader européen. À cette même date, l'intronisation de nouvelles motorisations sous son capot (V6, essence et Diesel TD4) réactiva l'intérêt des passionnés et favorisa la rotation des premières versions sur le marché de l'occasion. Compte tenu des tarifs plus qu'ambitieux d'un Freelander neuf, cherchez donc à vous évader du commun de l'automobile au volant d'un “baby” Land de seconde main.

Présentation

Land Rover Freelander : un “baby” Land

Très élégant dans sa présentation, le Freelander gère parfaitement sa double identité de patrouilleur chic et mondain. Cette rusticité apprivoisée et des dimensions contenues donnent immédiatement le ton. Ce Land se montre aussi à l'aise en ville qu'en campagne. Véhicule de loisir à part entière, le Freelander est disponible en version trois portes (toile souple entièrement découvrable ou façon “hard-top” en dur) ainsi qu'en modèle long à cinq portes. D'un profil assurément moins “fun”, le Freelander cinq portes offre cependant une sage impression de robustesse, tout en augmentant ses possibilités d'usage familial. S'articulant autour du même concept d'authenticité, l'habitacle fait preuve d'un certain cartésianisme de présentation : les formes de la planche de bord sont simples et fonctionnelles, les matériaux utilisés prônent la résistance au temps. L'importance du diamètre de la couronne du volant rassure le conducteur sur la “virilité” de l'engin, et permet concrètement de bien sentir la direction en terrain difficile.

Conduite

Land Rover Freelander : un “baby” Land

Doté d'une transmission intégrale permanente, le Freelander est à considérer comme un véhicule hors piste particulièrement efficace. Sa bonne volonté, évidente lors de franchissements de zones accidentées, connaît néanmoins certaines limites : ce tout-chemin est dénué de rapports de vitesses courts (boîte de transfert) et avoue une garde au sol limitée. Il est donc inutile de vouloir se confronter à d'excessives aventures à son volant.

Favorisant l'approche de la conduite tout- terrain, le Freelander dispose d'un système d'aide régulant automatiquement la vitesse du véhicule en descente (système HDC, livré en série, en finition haute uniquement). Une simple manette à abaisser sur le levier de vitesses donne en effet entièrement “la main” à ce pilote électronique, qui se charge alors de couper l'alimentation ou de freiner les roues sur les très fortes déclivités. Un moyen, certes, simpliste, mais fort sécurisant, pour s'initier sans risque à la pratique du 4X4.

Au sortir du bois, le Freelander se conduit sans difficulté sur route asphaltée. La qualité de son comportement routier se révèle bien supérieure à ce que l'on est en droit d'attendre d'un tel véhicule. D'une extrême polyvalence d'usage, ce Land Rover mi-piste, mi-route offre un confort de roulage évident. La prise minimum de roulis en virage participe à ce bien-être des passagers, tout en assurant une belle précision de direction au conducteur.

Sécurités/Performances

Land Rover Freelander : un “baby” Land

Lors de son lancement en 1997, un choix double se présentait à l'acheteur : un 1.8 essence, de 120 ch, ou un 2.0 Diesel, de 97 ch. Incontestablement, le turbo diesel se départit fort mieux de l'affaire. En dépit de sa très modeste puissance, ce moteur fonctionne davantage au couple et offre de bien meilleures reprises que son homologue à essence.

Le petit 1.8 se montre en effet rapidement criard à l'accélération et peine à dynamiser énergiquement la tonne et demie de l'engin. Sa consommation moyenne, nettement supérieure, ne plaide également pas en sa faveur. Quoi qu'il en soit, l'une ou l'autre de ces mécaniques rechignera à être confrontée à une utilisation trop sportive de la voiture. Faites donc abstraction des performances extrêmes, afin de profiter de la souplesse étendue du 2.0 Di. Beaucoup plus difficile à dénicher en occasion, et donc fatalement moins avantageux à l'achat, le tout récent Freelander TD4, de 112 ch (équipé du Diesel common rail d'origine BMW), cumule pour sa part agrément d'usage et vivacité mécanique. À conseiller sans restrictions aux acheteurs bénéficiant d'un budget plus conséquent. Nous touchons d'ailleurs là le talon d'achille du Freelander : des tarifs souvent sans aucune mesure avec ceux, plus acceptables, de la concurrence.

Fiabilité

Land Rover Freelander : un “baby” Land

Les versions trois portes, découvrables, du millésime 98, semblent avoir souffert de nombreux problèmes d'infiltration d'eau. Surveillez attentivement la présence d'éventuelles traces d'humidité dans l'habitacle. Mécaniquement, le bloc 2.0 Di peut être affecté de légères fuites d'huile. En cas de claquement dans le train avant ou de tiraillement au volant, soupçonnez une usure prononcée des biellettes ou rotules de direction. Réclamez obligatoirement le carnet d'entretien et fuyez en cas de doute sur une utilisation intensive du véhicule en tout-terrain.

Conclusion

Land Rover Freelander : un “baby” Land

Ce costaud en “costard” ne se départit jamais de son flegme britannique. Facile sur les sentiers escarpés, tranquille sur le bitume, sa polyvalence routière en fait un véhicule idéal pour les amateurs du genre. Les excès tarifaires d'un Freelander en neuf ont malheureusement tendance à subsister sur le marché de l'occasion. Évitez toute précipitation, faites un tri sans concession sur l'offre en seconde main, et cherchez à saisir la meilleure affaire qui passe.

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