1977 : Porsche sauvé par Ickx

Avant d'aborder la Formule 1, Renault a fait du Mans son objectif prioritaire et n'a pas lésiné sur les moyens. Quatre A 442 sont engagées pour Jabouille - Bell, Depailler - Laffite, Jaussaud - Tambay et Pironi - Arnoux - Fréquelin et elles sont soutenues par les Mirage à moteur Renault de Schuppan - Jarier et de Posey - Leclère. Face à cet armada, Porsche n'a délégué que deux 936 pour Ickx - Pescarolo et Barth - Haywood. Le plateau "Sport" est complété par la De Cadenet de Craft - De Cadenet, la Lola de Perrier - Lapeyre et les deux Inaltera de Beltoise - Holbert et de "Christine" - Lella Lombardi. En Groupe 5, Porsche est seul en lice avec quatre 935, dont une Martini pour Stommelen - Schurti, deux versions "client" pour Ballot Léna - Gregg et Ludwig - Schenken - Hezemans et une Kremer pour Edwards - Faure. Enfin, pour la petite histoire cette édition marque le retour de Ferrari (une BB du NART pour Migault - Guitteny) absent en 1976 et celui d'Aston Martin, même si l'initiative est privée.

Rien ne sert de courir...

Très rapides en pointe, les Alpine de Jabouille et Depailler verrouillent solidement la première ligne et dès le départ impriment un rythme très élevé à la course. Chez Porsche, Ickx adopte une cadence plus sage, alors que Stommelen sur la 935 tente de garder le contact. La 4e heure de course annonce un premier coup de théâtre avec l'abandon de Ickx - Pescarolo (moteur cassé). Le pilote belge passe alors sur la 936 de Barth - Haywood, reléguée dans les profondeurs du classement après des problèmes d'allumage. Pendant que les Alpine continuent à caracoler en tête, Ickx entame une remontée d'anthologie. Cumulant plusieurs relais nocturnes, battant et rebattant le record du tour, il revient dans le sillage de Jabouille. Chez Renault, les moteurs ont beaucoup soufferts et déjà, Jaussaud-Tambay ont dû renoncer. Jabouille - Bell touchés à leur tour se retirent à 9 h30, alors que la voiture de Depailler - Laffite fera illusion jusqu'à midi. A trois heures de l'arrivée, la 936 est en tête, mais le flat 6 se remet mal de son traitement de choc de la nuit. Un cylindre est atteint, mais les mécaniciens allemands vont parvenir à le déconnecter pour éviter d'autres dégâts irrémédiables. Comme la 936 possède 17 tours d'avance sur la Mirage de Jarier - Schuppan, il est simplement demandé à Barth d'effectuer les deux derniers tours réglementaires. A 15h55, l'ingénieur-pilote reprend la piste à toute petite vitesse et parvient à passer la ligne en vainqueur, malgré des panaches de fumée de plus en plus inquiétants. Nouveau triomphe chèrement acquis pour Porsche, qui s'impose logiquement en Groupe 5 avec la 935 de Gregg - Ballot Léna qui accroche une belle médaille de bronze devant l'Inaltéra de Rondeau - Ragnotti victorieuse en GTP.

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