Il faudra qu'on m'explique. La repression outrancière des forces de l'ordre, non pas contre les criminels notoires et autres agresseurs de personnes, mais bien contre les simples automobilistes est un fait depuis plusieurs années maintenant. Les efforts déployés pour faire respecter jusqu'à l'excès des règles de circulation pas toujours très adéquates furent (et sont encore) conséquents. On aurait aimé voir autant d'ardeur dans d'autres domaines sécuritaires mais forcément, s'attaquer à de 'vrais' dangers necessitent nettement plus de moyens et d'implication que lorsqu'il s'agit de faire courber l'échine au simple usager de la route. Si j'en arrive à écrire ce genre d'exagération, c'est parce que je ne comprends pas.

Je ne comprends pas pourquoi, en date du 2 août, le prefet de la Creuse a convoqué séance tenante Patrick Bardinon, dirigeant du circuit du Mas du Clos, pour l'obliger à fermer son établissement tant que les travaux d'homologation (estimé à 2 millions d'euros) ne seraient pas réalisés. Outre le fait que le montant de ces travaux est en total décalage avec la réalité économique d'un circuit qui ne vit que de sessions privés, il est difficile de comprendre qu'avant les élections, le circuit déjà aux prises avec le même souci était parvenu à trouver un accord pour rester ouvert et qu'aujourd'hui, il est dans l'obligation de fermer ses portes. Il va falloir se pencher plus avant sur le sujet pour savoir réellement quels sont les éléments concrets de cette affaire. Si quelqu'un est plus au courant...

Ce circuit, un des plus beaux du pays, n'a jamais connu de problèmes notables depuis sa création il y a plus de 40 ans.

La piste terre en projet ne compensera de toutes façons pas la "perte" de ce circuit connu de tous.

Le Mas du Clos définitivement fermé

Alors qu'il devient très difficile de nos jours (et donc cher) de dénicher des dates pour aller rouler sur circuit, il semble que tout est fait actuellement, chez les pouvoirs publics, pour que les circuits français ferment les uns derrière les autres ! Le problème du Mas du Clos n'est pas isolé.

En plus de la sévérité des normes imposés aux circuits, les organisateurs de journées se trouvent confrontés à un grave problème d'assurance qui en rebute plus d'un. De plus, il n'est plus possible d'accepter du public sur un circuit où se déroule un meeting de club car les primes deviennent totalement folles. Pour couper le public du sport automobile "abordable", il n'y a pas mieux.

Ensuite, de façon régulière et continue, des actions en justice sont lancées contre les circuits généralement pour des raisons de nuisances sonores. Le problème est que ces actions proviennent de riverains ayant fait construire leurs habitations en toute connaissance de cause près d'un circuit présent depuis des décennies. Le malheur est que la justice leur donne raison !

Bref, si l'on empêche les spectateurs d'accéder aux circuits lors des meetings privés qui sont gratuits, si l'on empêche les organisateurs de travailler, si au final, on empêche carrément les circuits d'exister et que dans le même temps on continue la repression borgne (elle n'est pas aveugle mais bon...), il va falloir m'expliquer où sera l'exutoire pour bon nombre de passionnés de voitures et de vitesses.

Et encore je n'aborderai pas le problème du sponsoring automobile qui est tombé à un niveau que peu de monde imagine. C'est dramatique.

L'attrait de la vitesse est une constituante de l'être humain notamment dans sa jeunesse. Une histoire de sentiment d'immortalité que les psychologues expliquent mieux que moi... L'acte de raison serait d'ouvrir les circuits pour que justement, l'assouvissement d'une pulsion, d'un besoin d'adrénaline puisse se faire dans un minimun de sécurité.

A l'heure où les plus hautes instances sont capables de réquisitionner des villages pour que des Teknival aient lieu, je pensais que la même politique pouvait être entreprise pour les amateurs d'automobile et de vitesse. Ca n'est pas encore le cas.

S'il faut être premier ministre pour pouvoir aller s'amuser sur circuit, permettez moi de (re)parler de fracture sociale !

Et mon fils, sincèrement, je le préfère sur un circuit automobile plus que dans un Teknival !

via le BG