Les agrocarburants se distinguent en trois branches selon leur composition :

  • Les agrocarburants fabriqués à partir d’alcool de plantes (canne à sucre, betterave…) obtenu avec leur sucre ou l’amidon, type bioéthanol (E 85),
  • Les agrocarburants sous forme gazeuse, issu de la fermentation sans oxygène des déchets (alimentaires, végétaux…), type biogaz,
  • Les agrocarburants obtenus à partir des plantes cultivées pour leur huile (colza, palme, tournesol, soja, jatropha…), type biodiesel.

Le biodiesel (ou diester) est donc un agrocarburant, produit majoritairement à partir de graines de colza ou de tournesol.

Il est obtenu transestérification, c’est à dire qu’on mélange l’huile brute à du méthanol, afin de réduire sa viscosité. L’opération permet alors de récupérer de la glycérine, une source de valeur ajoutée. Il faut 100 kg de méthanol pour transformer une tonne d'huile végétale (ester d'acides gras et de glycérol) de colza avec l’aide d’un catalyseur alcalin. Le processus achevé, on obtient une tonne de diester (ester d'acides gras et de méthanol) et 100 kg de glycérine, potentiellement réutilisable dans les industries alimentaire et chimique.

Rajouté en faibles proportions dans le diesel traditionnel (jusqu’à 30% dans le cas des transports en commun), le diester présente des caractéristiques comparables au diesel, en rejetant toutefois un peu moins de microparticules et de CO2.

Les avantages…

  • Le Diester peut être utilisé avec tous les moteurs diesel existants (par précaution, renseignez-vous bien auprès de votre constructeur).
  • Retour au diesel pur sans problème.
  • Pas de réglage moteur dans la majorité des cas, ni de changement des méthodes d’entretien pour les mécaniciens.
  • Carburant apprécié pour ses qualités de lubrification.
  • Diminution des rejets polluants : -22% de particules (si le taux de diester dans le carburant atteint 30%).
  • CO2 absorbé pendant la croissance des cultures agricoles.
  • Nouveau dynamisme économique pour la filière agricole.

… et les inconvénients

  • Réseau de distribution du Diester quasi-inexistant, en tout cas sur le territoire français.
  • Développement du Diester freiné par le monopole pétrolier et son coût : deux fois plus cher que le gazole, le biodiesel a besoin d’aides fiscales pour s’imposer (exonération partielle de la TIPP…), ce qui n’arrange pas les caisses de l’Etat.
  • Pollution des sols aggravée par l’usage des pesticides et autres ajouts chimiques pour augmenter le rendement et le profit économique des cultures… ce qui réduit en peau de chagrin l’intérêt écologique.
  • Gaspillage de l’eau, qui se fait de plus en plus rare en surface comme dans les nappes phréatiques.