Aux Etats-Unis, les élections présidentielles sont sous les feux des projecteurs. Tous les sujets sont mis sur la table : l'automobile, la pollution et la flambée du prix des carburants n'échappent pas à la règle. Les promesses électorales fusent comme d'habitude. C'est au tour de John McCain, le candidat républicain à la Maison Blanche, d'évoquer ses futurs projets.

Pour soutenir les constructeurs dans leurs efforts de proposer des voitures moins polluantes et pour se les mettre dans la poche, il a alors mentionné les initiatives suivantes : le lancement d'un concours avec 300 millions de dollars à la clef pour toute invention révolutionnaire, des baisses d'impôts reposant sur la diminution des rejets de CO2 (5 000 dollars pour l'acquisition d'une auto n'émettant pas de CO2) et des aides fédérales.

Les agrocarburants ? Un sujet épineux vu la polémique qu'il a suscitée ces derniers mois (voir article). John McCain considère que le gouvernement américain devrait stopper son aide à la fabrication d'éthanol à partir de maïs, ayant "gaspillé assez d'argent pour financer des intérêts particuliers à travers ces subventions et droits de douane et excuser ses échecs". Il affirme que s'il est élu président, son administration lancera "un défi à la voiture propre aux constructeurs automobiles américains". Son objectif : réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole.

Retrouvez son programme complet sur son site Internet : http://mccain.senate.gov/public.

John McCain versus Barack Obama

Son concurrent, le candidat démocrate Barack Obama, est quant à lui favorable aux subventions à l'éthanol issu du maïs et aux barrières commerciales élevées à l'importation d'éthanol (fabriqué à partir de canne à sucre) d'origine brésilienne.

En mai 2007, dans un discours prononcé à Detroit (Michigan, nord), fief de l'industrie automobile, le sénateur américain Barack Obama a pointé du doigt le secteur automobile américain car il produit des voitures trop gourmandes en carburant. Il a exposé son plan afin de remédier à cette situation : une révision obligatoire des normes de consommation et des incitations fiscales pour les industriels et pour les consommateurs.

Le candidat a affirmé : "Le secteur automobile américain est sur une trajectoire intenable. J'insiste sur l'impérative nécessité de réduire la consommation d'énergie des Etats-Unis, à commencer par la consommation d'essence, à la fois pour lutter contre la pollution et pour réduire la dépendance stratégique envers les importations de pétrole. Si nous voulons faire des progrès, il faut commencer par le secteur automobile. J'accuse les sociétés américaines d'avoir constamment lutté contre toutes les tentatives d'amélioration de la consommation des véhicules. Aujourd'hui les conséquences sont claires : depuis 20 ans, nos normes sont fixées à 27,5 miles par gallon (8,6 litres d'essence pour 100 km), alors que les voitures japonaises ont une moyenne de 45 miles par gallon (5,2 litres au 100 km). Il y a un lien entre cette performance technique et les résultats commerciaux. La demande pour les voitures économes et hybrides a explosé mais ce sont des concurrents étrangers qui en profitent : pour la première fois depuis 1931, Toyota a dépassé General Motors pour la vente de voitures dans le monde."

En octobre 2007, Barack Obama a fait la promesse de dire à ses concitoyens la vérité sur le réchauffement climatique et a proposé la mise en place d'un système de droit d'émissions de gaz à effet de serre. C'est un programme de baisse d'émissions de gaz à effet de serre reposant sur un marché de droits d'émission similaire à celui existant en Europe : les industries ou installations rejetant des gaz polluants pourraient alors acheter des crédits d'émission aux entreprises plus écolos. Obama a aussi présenté un plan dont l'objectif est de dédier 150 milliards de dollars à la promotion d'énergies bénéfiques pour le climat, de diminuer d'au moins 35% la dépendance des États-Unis vis-à-vis du pétrole étranger d'ici à 2030 et d'imposer des économies d'énergie. Il a indiqué : "Certaines de ces mesures sont difficiles politiquement. Mais être président des États-Unis, ce n'est pas faire ce qui est facile. C'est faire ce qui est difficile, ce qui est juste."

Cette année, Barack Obama a évoqué les points importants de son programme, portant notamment sur le bâtiment et l'environnement. Il souhaite dédier 210 milliards de dollars (plus de 143 milliards d'euros) notamment à la création d'emplois dans l'environnement (développement des sources d'énergies renouvelables, infrastructures) et le bâtiment d'ici 2018. Il a souligné que les sources de financements de son programme seraient les suivantes : la taxation des émissions de gaz carboniques, la suppression des exonérations fiscales des entreprises, une augmentation de l'impôt sur les grands revenus et la fin de la guerre en Irak. Il s'est adressé ainsi aux employés de l'usine du constructeur américain General Motors à Janesville (Wisconsin), constructeur qui rencontre des difficultés financières : "Je pense que si votre gouvernement est là pour vous soutenir, et vous donner l'assistance dont vous avez besoin dans la transition vers la construction de véhicules propres, cette usine existera pendant encore 100 ans."

Retrouvez son programme complet sur son site Internet : www.barackobama.com.

Que le meilleur écolo gagne !