Bus électriques, vélos en libre-service, péage urbain, incitation à l'emploi de mode de déplacements alternatifs... la ville de Londres multiplie les initiatives destinées à améliorer la qualité de son air. Et la dernière en date est plutôt surprenante.


Pour Boris Johnson, le maire de Londres, la solution aux problèmes de pollution atmosphérique rencontrés par la capitale britannique pourrait bien venir directement de la route. Son idée : appliquer sur la chaussée une solution à base de calcium capable d'absorber la pollution émise par les véhicules.


Pour l'instant, le projet en est au stade de test. Trois camions circulent pour cela entre minuit et six heures du matin ; ils nettoient d'abord la route à la manière de laveuses classiques et y vaporisent ensuite une solution faite de calcium et d'eau. Une fois sur la route, l'adhésif ainsi formé est invisible, mais le maire affirme que son impact est crucial car il serait capable d'absorber les particules fines responsables de cancers, de l'asthme, de troubles cardio-vasculaires et de décès prématurés.


Mais pour certains scientifiques, il s'agit d'un véritable gaspillage d'argent public. « Cela ne règle pas le problème à la source », explique ainsi le professeur Kelly, expert en matière d'impact de la pollution atmosphérique sur la santé humaine. « Dès qu'ils arrêtent de vaporiser, le problème revient. En tant que scientifique de la santé, je suis stupéfait qu'ils essaient de cacher le problème aux yeux de la Commission Européenne ». Commission qui pourrait obliger la ville à payer jusqu'à 300 millions de livres pour non-respect des standards concernant la qualité de l'air... Pour les officiels londoniens, cela n'a rien d'un cache-misère mais prendrait plutôt la forme d'une solution immédiate, en attendant que les autres plans (interdiction de circuler pour les taxis les plus polluants, réduction de la zone de trafic autorisé, etc.) fassent leur effet.