Selon le chercheur au Certu Jean-Marie Guidez, « le rapport culturel à la voiture change, même si l’automobile reste quelque chose d’important » : les Français n’ont plus le même rapport avec leur voiture, ils la considèrent davantage comme un service que comme un bien, un objet auquel on est attaché. Le lien affectif avec sa « Titine » n’est plus aussi fort qu’auparavant, c’est pour cela que des concepts tels que l’auto-partage ou le co-voiturage commencent à se faire accepter des voyageurs. Le vélo et les transports en commun n’apparaissent plus comme une corvée, et offrent une image positive pour ceux qui les utilisent. Il n’y a qu’à voir les « Vélibistes » et autres cyclistes pédaler fièrement dans la capitale aux côtés du tramway !

D’après le chercheur du Certu, « on sort manifestement d’une période tout voiture, tout pétrole. » La période de transition est difficile selon lui, mais sur la bonne voie aux vues de l’avenir peu réjouissant de la conjoncture économique et environnementale.

Une tendance qui ne s’applique pas seulement à la France

La France n’est pas le seul pays à noter le recul de l’automobile sur ses routes : aux USA, les automobilistes ont parcouru environ 20 milliards de kilomètres en moins en juin dernier par rapport à la même période de l’année 2007 (source : bureau de supervision des autoroutes américaines). Cela constitue un recul de –4,7% sur l’année, le plus important enregistré dans un pays qui vénère tant l’automobile.

2004 marque donc un tournant dans les habitudes des automobilistes français, puisque depuis cette période le trafic automobile est en (légère) baisse. Notons que les autoroutes, malgré les chiffres, continuent de drainer beaucoup de véhicules en comparaison avec le milieu urbain : les villes offrent en effet beaucoup plus de solutions alternatives pour laisser la voiture au garage… sans compter les politiques et les forces de police qui s’en mêlent pour dégoûter l’automobiliste de la voiture.

Si la pollution atmosphérique baisse autant que l’utilisation de l’auto et si les conséquences sur notre santé est notoire, nous ne pouvons qu’encourager les citadins à trouver une mobilité plus verte.