Ce matin, Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, rencontrait les professionnels du secteur pétrolier français, après l'annonce la semaine dernière par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault d'une diminution des taxes sur le carburant. Mais hier matin sur l'antenne de RTL, Michel-Edouard Leclerc, président des centres du même nom et à la tête de 555 stations-service, a décidé de prendre les devants : « Nous allons mettre tous nos carburants à prix coûtant pendant tout le mois de septembre » avant de poursuivre « ça veut dire que probablement on va descendre nos prix de l'ordre de 2-3 centimes du litre ».

« c'est mettre la charrue avant les bœufs »

Dès l'après-midi, les Magasins U et ses 750 stations ont annoncé s'aligner sur Leclerc, avec une conclusion identique sur l'effet sur les prix, alors que ces derniers ont encore atteint des sommets la semaine dernière avec le litre de gasoil en moyenne à 1,4592 € le SP95 à 1,6482 € et le SP98 à 1,6985 €.

Mais pour l'Union des importateurs pétroliers indépendants (UIP) représentant Auchan, Carrefour, Casino et Cora, cette décision prise à la veille de la réunion est non seulement prématurée mais aussi contre-productive : « c'est mettre la charrue avant les bœufs, nous suggérons que les compagnies pétrolières membres de l'Ufip [Union française des industries pétrolières, NDLR] auxquelles nous achetons le carburant baissent leurs prix de façon à ce que nous puissions répercuter cette baisse dans nos stations-service ». Toutefois, l'Ufip elle-même a annoncé le week-end dernier vouloir « accompagner l'effort du gouvernement de façon à ce que cette baisse ou atténuation soit sensible pour l'automobiliste ».

Tout ceci reste évidemment encore de l'ordre du vœu pieux, mais si l’État baisse les taxes, que l'Ufip réduit sa marge et que les distributeurs vendent à prix coûtant, on pourrait aboutir à une baisse des prix proche des 10 centimes.

Mise à jour : Finalement, la baisse annoncée par le Gouvernement sera de six centimes, partagée à parts égales entre la diminution des taxes et celle des marges des pétroliers, Total ayant déjà annoncé qu'il était prêt à jouer le jeu.