Pour leurs 50 ans, les 24 Heures du Mans 1973 s'offre une superbe affiche. Le duel Matra-Ferrari ajourné l'année précédente va tenir toutes ses promesses. A moins de deux heures de l'arrivée le combat reste incertain, mais Matra finit par avoir le dernier mot. L'année suivante, Matra viendra cueillir un troisième succès consécutif. Un succès qui semblait acquis après le renoncement de Ferrari, puis le forfait d'Alfa Romeo, mais qui finalement fut construit dans la douleur.

Ecrasant le Championnat du monde en 1972, Ferrari avait décidé de faire l'impasse sur les 24 Heures du Mans et Matra qui avait tout investi dans cet unique rendez-vous, avait réussi un doublé historique. Fort de ce succès, la marque française décida d'abandonner la Formule 1 et d'aller chasser sur les terres de Ferrari en 1973. Débuté à Vallelunga, le duel franco-italien est des plus incertains. Les Ferrari 312 PB ont perdu de leur superbe mais se sont bien reprises triomphant à Monza puis au Nürburgring, alors que Matra parti en trombe s'est essoufflé, victime de bris de moteurs ou de pneus défectueux. Dans ce contexte, les 24 Heures du Mans, avant dernière étape du championnat, se parent d'un enjeu considérable, retrouvant ainsi tout le lustre de la grande époque des duels Ford-Ferrari. Venu très nombreux, le public ne sera pas déçu par cette affiche plus qu'alléchante, qui se complète d'un superbe plateau aussi bien en GTS avec un affrontement entre Ferrari Daytona/ Porsche Carrera qu'en Tourisme avec les équipes "usine" BMW et Ford.

Un superbe plateau

Matra qui remet son titre en jeu joue la carte "Equipe de France" en ne sélectionnant que des pilotes tricolores, aligne à nouveau quatre voitures. Beltoise-Cevert, Pescarolo-Larrousse et Jabouille-Jaussaud partent sur des 670B à carrosserie modifiée et dotées de boîtes de vitesses "endurance" d'origine Porsche, alors que Depailler-Wollek se partagent un modèle 670 de 1972. Ferrari réplique avec trois 312 PB spécifiquement préparées pour les 24 Heures (capot avant intégrant des projecteurs et carrosserie longue) pour Ickx-Redman, Merzario-Pace et Schenken-Reutemann. Toujours en Sport, John Wyer qui présente deux Gulf Mirage à moteur Ford Cosworth pour Bell-Ganley et Hailwood-Watson-Schuppan peut logiquement compter parmi les outsiders, tandis que la Lola Cosworth de Lafosse-Wisell et l'Alfa Romeo privée semblent bien esseulées A mi-chemin entre Sport et GT, les deux Porsche Carrera RSR du Martini Racing, rapides et fiables peuvent surprendre sur une course de 24 heures, alors que les Ligier Maserati devront prouver leur endurance. Carton plein également en GTS, où 9 Ferrari Daytona affrontent 9 Porsche Carrera RSR et 3 Chevrolet Corvette ainsi qu'en catégorie Tourisme où 3 Ford Capri sont opposées à 3 BMW 3.0 Csi.

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