Lancée depuis la fin de l’année dernière en France, la Saab 9-5 2.0t Biopower rencontre déjà un certain succès d’estime, puisque 40 exemplaires ont déjà été écoulés en l’absence total de pompe à E85 française, ce qui représente quand même 15% des ventes totales de 9-5.

Essai - Saab 9-5 2.3t : biopower et l’E85 en questions

Son moteur quatre cylindres 2.0l turbo développe 180ch et 280Nm quand il est alimenté par de l’E85 et 150ch et 240Nm avec de l’essence. Une différence qui se fait sentir au chronomètre, avec 1.3s de différence au 0 à 100 km/h en faveur de l’E85.

Venant prêter main forte à cette pionnière, la Saab 9-5 2.3t Biopower va être commercialisée dans les semaines qui viennent. En augmentant notamment la cylindrée de son moteur à 2.3l, elle affiche 210 ch et 310 Nm avec de l’E85, contre 185 ch et 280 Nm avec de l’essence, la première solution permettant d’économiser 6 dixièmes de seconde au 0 à 100km/h.

A l’occasion de son lancement, le constructeur a mis les petits plats dans les grands, puisqu’il a fait venir spécialement de Suède une cuve d’E85 après de longues démarches administratives pour rester dans la légalité. C’est donc ce précieux carburant qui alimente la Saab 9-5 2.3t Biopower Estate Vector (ouf !) qui a été mise à ma disposition.

Essai - Saab 9-5 2.3t : biopower et l’E85 en questions

De l’extérieur, si l’on omet le badge à l’arrière et l’énorme autocollant hurlant Biopower sur ses flancs, rien ne laisse deviner les prétentions écologiques du véhicule. Après un quart de tour de la clé de contact entre les sièges, toujours rien : le bruit est tout à fait classique. Quelques minutes de prise en main sur la route plus tard, je reste dubitatif : d’accord, c’est une Saab, avec le punch légendaire des moteurs 4 cylindres suralimentés de la marque, bien aidés ici par les 25 ch supplémentaires offerts par l’E85, mais rien de particulier ne transparaît à sa conduite.

En bon investigateur pas tombé de la dernière pluie acide, je m’arrête et m’extirpe aussitôt de l’habitacle, décidé à me fier à mon odorat, l’ouïe, la vue et le touché me faisant manifestement défaut. Accroupi dans le caniveau tel le caniche parisien moyen, j’hume les vapeurs s’échappant du discret pot d’échappement. Là il y a quelque chose : on sent une discrète fragrance, à mi chemin entre du caramel brûlé et du café en cours de torréfaction.

Voilà donc toutes les différences qu’on peut trouver dans un premier temps entre une Saab 9-5 2.3t et une Saab 9-5 2.3t Biopower. Dans un deuxième temps, c’est à coups de chiffres que l’écart se creuse un peu plus.

Commençons par le plus important : le taux de CO2 émis par kilomètre. Comme nous l’avons vu précédemment, il est identique pour les deux versions, de 212g/km pour une berline à boîte mécanique jusqu’à 246g/km pour un break à boîte automatique. Mais si on prend en compte seulement le « mauvais CO2 » issu des 15% d’essence contenus dans l’E85, la valeur descend jusqu’à seulement 45g/km, soit deux fois moins qu’une Smart ForTwo CDI considérée jusqu’ici comme la moins polluante des voitures commercialisées.

Viennent ensuite les problèmes du prix et de la consommation. La Saab 9-5 2.3t Vector est facturée 36 200€ en berline et 37 950€ en Estate, prix auxquels il faut ajouter 1000€ pour accéder au Biopower, à la puissance supplémentaire et à la conscience écologique satisfaite. Enfin, selon Saab, il faut aussi compter sur une augmentation de la consommation de l’ordre de 25 à 30%.

Extension de la gamme Biopower

Saab a d’abord pour ambition de proposer une alternative Biopower pour chacun de ses modèles, une Saab 9-5 2.3T Aero étant par exemple déjà proche de la production, avec une puissance dépassant les 300ch. Devant nos doutes sur la capacité du train avant pour digérer une telle puissance, Mr Kjell Ac Bergström, responsable GM Powertrain, nous rassure. Passionné par la marque, sa propre voiture personnelle est déjà une Aero Biopower développant 310ch ! Avec un différentiel à glissement limité et un travail important sur le train avant, il nous certifie que la voiture reste tout à fait conduisible, même sur la neige. J’avoue attendre impatiemment que Saab nous propose l’essai d’un tel modèle…

Après la 9-5, ce sera au tour de la 9-3 de pouvoir aussi bénéficier de l’expérience accumulée par sa grande soeur. Saab s’intéresse de plus de très près au « downsizing », et on pourrait voir apparaître des motorisations 1.6l et même 1.2l pour des performances identiques aux moteurs existants.

Les concept cars Biopower

Essai - Saab 9-5 2.3t : biopower et l’E85 en questions

Au dernier salon de Paris, le stand Saab présentait deux concept cars portant le blason Biopower. La plus raisonnable (quoique…) était la Saab 9-3 Cabriolet BioPower Hybrid. Equipée d’un 2.0l turbo de 260ch et 375Nm fonctionnant au E100, elle est assistée par une boîte de vitesses hybride bimodale fourni par GM. Les problèmes de démarrage à froid dû à l’utilisation d’éthanol pur ne serait plus qu’un mauvais souvenir grâce à l’introduction d’un nouveau système d’injection baptisé SIDI (Spark Ignited Direct Injection) qui assure une combustion optimale avec l'E100. A ses côtés, l’Aero X a remporté un joli succès grâce à ses lignes futuristes. Fonctionnant aussi à l’E100 grâce à son système SIDI, son V6 2.8l biturbo atteint 400ch et 500Nm, une puissance et un couple judicieusement relayés au sol par une transmission intégrale.