L'automobile en Europe subit déjà grandement la concurrence et a, sur certains segments, le plus grand mal à rivaliser avec l'arrivée de modèles asiatiques notamment. L'association des constructeurs européens (ACEA), présidée par Sergio Marchionne (le boss de Fiat-Chrysler), a demandé à la commission européenne d'agir en faveur d'un équilibrage des échanges internationaux pour l'industrie automobile : "l’Europe a tendance à utiliser notre industrie automobile comme monnaie d’échange pour obtenir des avantages douteux dans d’autres secteurs".

Le principal pays visé par ces remarques est l'Inde. Actuellement, l'Inde ne paye que 6,5 % en douane sur les véhicules exportés vers le Vieux Continent, alors qu'en sens inverse, l'Europe paye 60 % de douane pour exporter la production vers l'Inde. L'UE avait déjà demandé à l'Inde de baisser ces taxes douanières, mais le pays refuse. Le seul compromis envisageable serait de faire descendre les taxes d'importation de 60 % à 30 % pour l'Europe, tandis que l'Inde n'aurait plus à payer de taxes douanières.

Dernier point sur lequel Marchionne a insisté : le Japon. Dans ce cas c'est un peu différent : le Japon paye 10 % de taxes douanières pour exporter en Europe, et l'Europe n'en paye pas dans l'autre sens. Problème, la réglementation pour vendre au Japon est tellement compliquée que les coûts de production augmentent et les autos européennes vendues là-bas ne sont finalement plus vraiment compétitives.

Si l'on rajoute ces difficultés à celles déjà présentes chez nos constructeurs généralistes européens, il va sans dire que ça complique nettement la tâche, surtout dans un contexte international comme aujourd'hui, où si les constructeurs veulent progresser, il faut le faire à l'échelle mondiale et non plus locale.