La Formule France (1968-71)

Après plusieurs projets avortés -dont celui de la formule 4 lancé à l'aube des années 60- la "formule nationale française" est mise sur les rails en mars 1967 par la FFSA. C'est la formule que tous les jeunes pilotes attendent et elle arriv à point nommé pour répondre à de nombreuses exigences insatisfaites : combler le vide entre la Coupe R8 Gordini et la Formule 3, assurer un débouché pour les élèves des écoles de pilotage mais stimuler également des artisans-constructeurs qui végètent enformule 3 faute de moyens. Ainsi, dans le cadre d'un réglement strict (moteur Gordini 1300 homologué en groupe 1, pneus racing interdits et prix de vente limité à 20000 F), la Formule France laisse la porte ouverte aux techniques les plus modernes (suspensions libres et structure monocoque autorisée). Dès la publication du réglement plusieurs constructeurs ont lancé sur le marché de nouvelles monoplace : Alpine et Pygmée avec des modèles dérivés de leurs F3, Grac dont la MT5 se signale par une superbe finition, Jean-Pierre Beltoise avec une Elina dessinée par Jacques Hubert un ancien de René Bonnet, Jean Faure en adaptant sa JEFA utilisée en courses de cote, Gerca déjà vu en F3 Fournier-Mercadier, constructeur lyonnais de barquettes mais aussi de nombreux atisans qui ne feront qu'un passage météorique comme Caub, Caugaro, GS-Armagnac, Cala, Vaillante, etc...

Réservé aux seuls pilotes français ne figurant pas sur une liste de notoriété, le Critérium de Formule France, regroupant 16 épreuves en circuit, prendson envol le 31 mars 1968 sur le circuit d'Albi. Jimmy Mieusset, la lauréat de la Coupe Gordini 1966, est le vainqueur "historique" de la première course de Formule France au volant de sa Grac. Les monoplaces de Valence construites par Serge Aziosmanoff vnt d'ailleurs se montrer le plus souvent invincibles. Jean Max, prend le relais de Mieusset dès la seconde épreuve à Nogaro et en remportant 11 victoires, il devient le premier lauréat du Critérium de Formule France. L'année suivante, il y a déjà trop de monde -130 engagés !- et deux groupes doivent être constitués.

A l'issu de cinq courses disputées par chacun des groupes, seuls les quarante premiers sont admis à disputer le reste de la saison. 1969, voit également l'arrivée de Martini dont les monoplaces touours plus nombreuses volent de succès en succès, le soutien accentué de Renault, Michelin mais aussi la chasse aux préparateurs "miracles" et la constitution de fortes écuries soutenues par de gros sponsors (Elf, Motul, Shell, Bardahl, etc). Les monoplacs artisanales disparaissent peu à peu et si la Formule France reste un formidable tremplin, elle devient aussi une formidable machine de promotion. Renault a bien saisi la mutation et dès 1971, le premier constructeur français apporte sa caution et donne l'épreuve de solides structures logistiques. La Formule France devient ainsi la Formule Renault. Le passage en 1972 à la mécanique 1600 de la R12 Gordini marquera un changement encore plus profond. Une nouvelle orientation plus professionnelle liée à unevolonté d'extension hors des frontières qui ne fera guère le bonheur du pilote amateur mais qui se révèlera d'une étonnante richesse en présidant notamment à l'éclosion de René Arnoux, Didier Pironi, Patrick Tambay et Alain Prost.

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