La mobilité durable est un objectif quotidien des programmes d'investissements et de fonctionnement des sociétés concessionnaires d'autoroutes et d'ouvrages à péage. Je vous détaille les mesures qu'elles ont mises en place :

-1) le péage sans arrêt en pratique sur 3 axes

Expérimentées en 2007 et 2008, de nouvelles solutions de péage ont été déployées depuis fin 2008 sur 3 axes du réseau Sanef (A1, A2, A3). Il s’agit de proposer aux clients abonnés au télépéage Liber-t de passer les barrières à vitesse réduite (30 km/h). Les clients gagnent du temps et les émissions de gaz à effet de serre (CO2) sont également réduites puisqu’il n’y a plus d’arrêt/redémarrage. Ces trois nouveaux axes s’ajoutent aux voies de passage rapide de l’A14 (SAPN) et à celles de deux autoroutes toulousaines, A64 au péage de Muret et A68 à l’Union (ASF) qui permettent déjà aux véhicules des passages sans arrêt.

En 2008, les sociétés d’autoroutes sont restées activement engagées auprès des pouvoirs publics pour créer les conditions législatives et réglementaires permettant l'instauration d’un péage sans arrêt comme cela se pratique déjà chez certains pays européens (Portugal, Allemagne, Autriche). Le péage sans arrêt, proposé par les sociétés d’autoroutes, est l’une des modalités retenues par le gouvernement français pour améliorer les performances environnementales du trafic routier dans le cadre du Grenelle de l’environnement.

Le développement du péage sans arrêt revêt des enjeux d’importance pour les sociétés d’autoroutes en matière : d'harmonisation du niveau de service en Europe ; d'amélioration de la fluidité du trafic ; de réduction des gaz à effet de serre ; de référencement de leur savoir-faire à l’étranger.

2) Une fluidité du trafic en toutes circonstances

Optimiser la capacité des réseaux pour réduire les congestions et l’impact du transport sur l’environnement est un enjeu majeur pour les sociétés qui expérimentent et déploient de nouvelles technologies de gestion de trafic et d’information routière. La régulation dynamique des vitesses, le calcul et la diffusion des temps de parcours, le développement de coopérations transfrontalières constituent des réponses "d’autoroutes intelligentes".

Pour améliorer les conditions de circulation sur des axes à fort trafic, des sociétés d’autoroutes mettent en place des dispositifs basés sur un principe simple : plus le trafic est régulier et homogène, mieux il s’écoule. Récemment, des essais grandeur nature ont été réalisés : interdiction de doubler pour les poids lourds, neutralisation de la 3e voie réservée aux véhicules lents dans les pentes, et fermeture par intermittence d’un échangeur.

L’A7 et l’A9 accueillent en moyenne 75 000 véhicules par jour, avec des pics à 165 000 véhicules l’été. Pour améliorer l’écoulement du trafic en périodes de forte circulation, ASF a conçu et mis en place entre Vienne et Orange, sur les 250 km de l’A7, un dispositif de régulation dynamique des vitesses. Le système repose sur un logiciel qui détecte 30 minutes à l’avance les risques de bouchon et ajuste dynamiquement les prescriptions de vitesse à la réalité du trafic : selon sa densité, les vitesses sont limitées par palier à 110, 90 ou 70 km/h. Les clients en sont informés en temps réel par des messages diffusés automatiquement sur les PMV et la radio autoroutière.

Ce dispositif constitue une référence dans le domaine de la gestion optimisée du trafic : respect de la limitation à 110 km/h par 90% des conducteurs, augmentation de 15 à 20% des débits pendant les heures de pointe, diminution de 20 à 30% des volumes d’encombrement et du nombre d’accidents. Les sociétés d’autoroutes réfléchissent donc aux conditions de pérennisation du dispositif et à son extension à d’autres axes à très fort trafic. ASF devrait en particulier étendre son dispositif sur l’A9 (entre Montpellier et Narbonne).

Un autre outil efficace de gestion des réseaux est la diffusion des temps de parcours en temps réel. Actuellement, l’application la plus aboutie permet d’organiser des reports de trafic d’une partie de réseau sur une autre. Elle répond aussi à une attente forte des clients en terme de confort et de sécurité, avec une diminution du stress. Ils peuvent organiser leur trajet à l’avance et éventuellement le modifier en cas d’incident. Ce service utilise la multiplicité des moyens de diffusion de l’information routière : panneaux à message variable, sites Internet, radios autoroutières, serveurs vocaux interactifs…

  • 3) la mobilité durable et les systèmes de transport intelligents (ITS)

C’est grâce au système de la concession à péage que 8 498 km d’infrastructures à haut niveau de service ont été bâtis, dotant la France d’un des meilleurs réseaux du monde en termes de qualité et de services (sans aucun recours à l’impôt).

Les ITS (Intelligent Transport Systems), largement déployés sur le réseau concédé, sont également des facilitateurs de la mobilité en apportant plus d’information, de choix, de sécurité et de régularité et permettant de réduire la production de CO2. Les sociétés ont installé sur leur réseau de multiples dispositifs de veille pour fluidifier la circulation, détecter rapidement toute anomalie et en informer les clients en temps réel. Ces technologies de l’information et de la communication constituent un outil désormais incontournable en matière de gestion de trafic.

C’est dans le cadre des projets européens auxquels elles participent activement que les sociétés d’autoroutes s’emploient à assurer l’intégration du réseau français au sein du Réseau Routier Transeuropéen sur lequel la croissance prévisible du trafic dans les prochaines années ne doit entraîner ni congestion ni insécurité. Les ITS apportent des solutions aux gestionnaires d’infrastructures pour faire face à ces défis.

Désireuses de conserver l’avance technologique qui leur permettra demain, comme aujourd’hui, d’apporter une information de qualité à leur clientèle et de maîtriser les systèmes les plus innovants, les sociétés d’autoroutes sont très actives au sein de plusieurs projets européens sur des thèmes de première importance :

  • dans le projet ROSATTE, AREA (Les Autoroutes Rhône-Alpes) et Cofiroute (Compagnie Financière et Industrielle des Autoroutes) collaborent pour la mise au point de services d’information sur les vitesses limites (avec Autoroutes-Trafic, plateforme de recueil d’information commune aux sociétés).

Les enjeux de la transmission des vitesses autorisées sont de taille, qu’elles soient permanentes (liées à la route dans son état normal, approche des barrières de péage), temporaires (chantiers) ou dynamiques (régulation du trafic, intempéries, pollution). L’ACTION DES SOCIÉTÉS D’AUTOROUTES S’INSCRIT DANS LE CADRE FIXE PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE POUR LE DÉPLOIEMENT DES ITS : réduction de l’impact sur l’environnement, optimisation de l’usage de l’infrastructure existante et réduction de la congestion, amélioration de la sécurité des transports, déploiement coordonné des ITS.

Cela permet d’agir sur la sécurité en général, la sécurité du personnel en intervention, la fluidité du trafic et la réduction des émissions de CO2, avec le développement de la régulation des vitesses appelée à se généraliser dans les prochaines années. Une première application est déjà en place sur le site portail des sociétés d’autoroutes www.autoroutes.fr, présentant la carte des vitesses limites permanentes autorisées sur les 8 498 km du réseau concédé. L’objectif final est d’informer le client, par l’intermédiaire de son système de navigation, de la limite de vitesse permanente, temporaire ou dynamique le concernant, à l’endroit où il se trouve, à un instant donné.

Quinze sociétés et organisations européennes, publiques et privées, réunies au sein d’un consortium, participent au projet ROSATTE (ministères des transports français et néerlandais, administrations des routes suédoise et norvégienne, gouvernement de la Flandre, Université de Stuttgart, NAVTEQ, Télé Atlas et l’ASFA …). Dans ce consortium, l’ASFA apporte le point de vue et l’expérience des gestionnaires privés d’infrastructures. Des tests sont prévus à partir de juin 2009 : sur l’autoroute A43 (AREA) dans une zone de tunnel ; à la jonction des autoroutes A10 et A71 (COFIROUTE) ; dans le département des Yvelines avec le Sétra et le LROP (Laboratoire Régional de l’Ouest Parisien). D’autres tests seront menés en Norvège, en Suède aux Pays-Bas, en Flandres et en Bavière.

  • COOPERS, CVIS et SAFESPOT : ces projets visent à améliorer la qualité et la sécurité du réseau routier par la mise en place de systèmes et d’applications coopératifs. Dans un futur proche, les communications entre infrastructure et véhicule, en continu et sans fil, associées au positionnement satellitaire, vont se développer

ainsi que celles entre véhicule et infrastructure, voire celles de véhicule à véhicule.

Regroupés sous le terme "systèmes coopératifs", ces échanges d’information permettront d’augmenter la qualité et la fiabilité des informations disponibles sur les véhicules, leur localisation, sur l’environnement routier et, dès lors, de développer de nouveaux services d’information routière et de gestion de trafic. Le système d’appel d’urgence embarqué, proposé sur certains véhicules, préfigure cette évolution. En tant que fournisseurs de données, les sociétés d’autoroutes peuvent y occuper une place de premier rang afin d’améliorer l’information du conducteur mais aussi d’optimiser leurs réseaux en terme de gestion de trafic et de sécurité.

  • ASF / projet CVIS (Cooperative Vehicle-Infrastructure System).

Il vise à concevoir et à tester les technologies nécessaires pour permettre aux véhicules de communiquer : entre eux et avec les infrastructures routières situées à proximité ; via un accès continu à Internet ; d’avoir accès à de multiples technologies (radio numérique, communication micro-onde, infrarouge, GPRS …). Il couvre des applications urbaines, interurbaines ainsi que celles liées au transport de marchandises et à la gestion des flottes qui seront testées sur différents sites en Europe. L'ASF expérimentera une application de gestion et de réservation de places de parkings poids-lourds.

  • ASF, ATMB, Sanef, SAPN / projet COOPERS (COOPerative systEms for intelligent Road Safety) Le projet COOPERS vise à développer les applications pour les opérateurs routiers : les véhicules peuvent échanger des données et des informations pertinentes concernant la section d’autoroute empruntée et ainsi améliorer la sécurité et permettre une gestion coopérative du trafic. Les applications sont orientées vers le recueil de données, la diffusion d’information

trafic et l’aide à la navigation autoroutière. Ainsi, un "paquet" de services porte sur la sécurité et concerne : l’alerte accident/incident ; l’alerte sur les conditions météo : l’information sur les travaux en cours ; l’information sur l’utilisation des voies ; l’information à bord des véhicules sur les limitations de vitesses temporaires ; l’alerte sur les bouchons ; l’ISA (Intelligent Speed Adaptation), limitation intelligente de la vitesse.

Pour préfigurer ces nouveaux services, des démonstrations grandeur nature sont mises en places sur 4 sites européens, sur des sections d’autoroutes à fort trafic.