Les véhicules équipés d'une pile à combustible à l'hydrogène, en cours de développement actuellement, représentent une solution alternative prometteuse ! Voici une bonne nouvelle les concernant.

Le centre du Ripault du CEA (Commissariat à l'Énergie Atomique) a développé une technologie de stockage de l’hydrogène qui a décroché les meilleures performances européennes. Le réservoir en question a affiché les meilleurs résultats en termes de durabilité et de sécurité : il s'inscrit dans le cadre du projet européen StorHy (Hydrogen Storage Systems for Automotive applications, voir article). Cette technologie a été entièrement réalisée en matériaux polymères composites : elle pourrait équiper les futurs véhicules fonctionnant à l’hydrogène.

Le CEA explique que parmi les diverses technologies de stockage embarqué étudiées (stockage solide, cryogénique et hyperbare), les experts de la Commission européenne et les représentants des 40 partenaires européens (industriels et académiques) du projet ont fait le point sur 54 mois de développements dédiés aux technologies de stockage de l’hydrogène. Ces réservoirs, développés en partenariat avec le fabricant Ullit, stockent l’hydrogène sous forme gazeuse.

La partie interne du réservoir (le liner), assurant l’étanchéité de l’hydrogène, est réalisée en polymère selon un procédé novateur de synthèse et transformation simultanées. Cette technologie a fait l’objet de brevets par le CEA et AIR LIQUIDE et elle est licenciée à la société ULLIT pour son industrialisation. Quant à la coque composite externe, elle assure la résistance et la protection mécaniques. Elle est constituée par enroulement filamentaire et utilise des matériaux issus de l’aéronautique telles les fibres de carbone.

Le CEA souligne que cette technologie est aujourd'hui la seule à respecter les trois principaux critères issus des cahiers des charges européens pour le stockage embarqué à 700 bars :

  • durée de vie : pour représenter leur vieillissement au cours de la vie d’un véhicule, les réservoirs CEA ont prouvé leur résistance à plus de 15 000 cycles de remplissage (20-875 bars) sans perte notable de propriétés (norme en vigueur) ;
  • étanchéité : le taux de fuite des réservoirs CEA était a minima 20 fois inférieur à la valeur demandée par la norme (1cm3/L/h) ;
  • sécurité : les réservoirs du CEA ont démontré leur résistance à des pressions internes supérieures à la pression d’éclatement fixée par la norme (1645 bars, près de 2,5 fois la pression de service).

Le CEA précise que l'utilisation de trois réservoirs compacts, présentant 3 fois 34 litres de volume interne, permet d’embarquer près de 4,5 kg d’hydrogène. Cette configuration permet d’envisager avec les technologies actuelles une autonomie d’environ 500 km pour une voiture familiale disposant d’une pile à combustible PEMFC de 70 à 80 kW.

Le CEA continue ses recherches au sein de l’ANR, d’OSEO et de la ‘Joint Technology Initiative’ européenne sur l’hydrogène : elles sont destinées à accélérer la maturité industrielle de ce type de réservoirs et faciliter leur intégration dans un véhicule (optimisation des densités d’énergies stockées, mise en place de la connectique et des capteurs pour la maintenance ; adaptabilité de la forme du réservoir au véhicule ; intégration dans un système complet PAC et diminution des coûts).

La France est à la pointe de la technologie !