Un rapport du gouvernement américain a affirmé que les bio­carburants (le bio­éthanol produit à partir du maïs est dominant aux États-Unis) devrait permettre de diviser par deux les émissions de polluants. En 2020, 10 % des carburants utilisés pour le transport outre Atlantique proviendraient des plantes. Mais ce rapport aborde la question des biocarburants sous le seul angle du bilan carbone. Les biocarburants, même s'ils sont d'origine naturelle, sont des produits polluants. Une étude a été réalisée sur l'impact que le bioéthanol pourrait avoir sur la santé des Américains. Mark Jacobson, de l'université Stanford (Californie), y démontre ainsi que les voitures et ca­mions fonctionnant à l'éthanol seraient plus polluants que les véhicules n'utilisant que de l'essence. A Los Angeles, la mégalopole californienne remplie à ras bord de voitures, le biocarburant pourrait augmenter les taux d'ozone et la mortalité.

L'étude de Mark Jacobson a comparé deux scénarios différents. Le premier correspond à un parc automobile roulant entièrement à l'essence en 2020 et le second avec un carburant appelé E85 constitué à 85 % d'éthanol et 15 % d'essence. Les modèles de pollution appliqués à ces deux cas de figure montrent que le scénario éthanol pourrait se solder par une augmentation des taux d'ozone très conséquents dans certaines régions comme à Los Angeles où l'impact de la pollution automobile est amplifiée par la géographie (la ville est entourée de montagnes) et le ­climat (un fort ensoleillement et pas de vent). La mortalité devrait augmenter de 4 % sur l'ensemble des États-Unis et de 9 % à Los Angeles qui verrait un accroissement du nombre des hospitalisations (+650) et de crises d'asthmes nécessitant une visite aux urgences (+1200). Le chercheur a souligné : "On peut se demander si nous devons continuer à faire la promotion de ces biocarburants alors qu'ils ne présentent aucun bénéfice pour la santé. Je suis plutôt partisan des voitures élec­triques ou à hydrogène."

En France, l'Institut français du pétrole (IFP) et l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) devraient publier en septembre 2007 les résultats de la première étude française sur le bio­éthanol comme carburant. Le BERPC (Bureau d'évaluation des risques des produits et agents chi­miques) propose une nouvelle classification de la substance éthanol à l'Europe comme cancérigène et mutagène, en revanche, ce travail ne concerne pas l'éthanol comme carburant automobile et polluant atmosphérique.

Source : Le Figaro Photo : ninipit.perso.cegetel.net