L'un s'appelle Patrick Lauwig et il est président de la commission « Alcool, vitesse, stupéfiants » du Conseil national de la sécurité routière. L'autre se nomme Chantal Perrichon et elle est présidente de la Ligue contre la violence routière. Les deux ne comprennent pas les dernières annonces de Bernard Cazeneuve pour lutter contre l'insécurité routière.


La réduction du taux d'alcoolémie pour les conducteurs novices ? « C'est une mauvaise mesure qui fera perdre des points aux jeunes alors qu'ils n'auront bu qu'une bière » commente une Mme Perrichon étonnamment indulgente avec l'alcool alors qu'elle est sans pitié sur la vitesse. Quelques grammes ça va mais par un kilomètre heure de plus c'est insupportable. Une tendance partagée par M. Lauwig qui estime le passage à 0,2 gr peu pertinent au regard du très faible nombre d'accidents corporels liés à un taux d’alcoolémie inférieur à 0,5 gr. Quel est donc le curseur de l'intéressé ? Trois grammes ? Ce deux là auraient-ils une addiction à avouer ?


La prochaine éradication des oreillettes en connexion avec les téléphones portables ? Mme Perrichon juge aussi insuffisante l'interdiction de l'utilisation des kits mains libres. Elle demande l'interdiction des dispositifs intégrés aux véhicules de type Bluetooth. A l'heure de la voiture de plus en plus connectée, le message se fait rétrograde. La même martèle, enfin, que la mise en oeuvre de la réduction de la vitesse à 80 km/h sur l'ensemble du réseau secondaire doit se faire au plus vite. L'occasion de rappeler l'essentiel pour la présidente de la Ligue contre la violence routière : la vitesse, toujours et encore la vitesse. A ce rythme, ne pas prendre le volant est encore le moyen le plus sûr de ne pas avoir un accident de la route.