Le centre d'échange de Perrache à Lyon va être équipé du premier mur végétal dépolluant de France d'ici septembre. Lyon-Perrache reflète la politique du tout-voiture prônée dans les années 1970 : cette plate-forme multimodale, coupant en deux la presqu'île lyonnaise (le coeur de la ville), est composée d'autoroutes et de voies ferrées. Elle permet de gérer les flux autoroutier, ferroviaire et des transports en commun. Chaque jour, 100 000 voitures et 25 000 passagers l'empruntent. On passe du tout-voiture au mur végétal : comme les choses changent ! Qu'entend-on par "mur végétal" ? Un silo de 400 m2 sera végétalisé, donnant sur la place Carnot face à la gare. L'habillage se ferait par bandes verticales. C'est Canevaflor, une jeune entreprise lyonnaise spécialisée dans les murs dépolluants qui le conçoit.

Canevaflor souligne que ce mur végétal peut dépolluer l'air, climatiser et insonoriser le bâtiment. Pascal Peleszezak, PDG de Canevaflor, explique que ce mur n'est pas une tapisserie. Il s'agit d'un mur autonome biofiltrant. Le concept a été mis au point avec des chercheurs de l'université de Chambéry. Les premières études démontrent que la majorité des particules à l'origine de la pollution atmosphérique peuvent être bloquées et filtrées naturellement par les plantes. Le procédé consiste à monter un mur vertical de terre, séparé de quelques centimètres du bâtiment, puis d'y faire pousser des plantes. Des pompes à air, alimentées par des panneaux photovoltaïques, aspirent l'air et le renvoient vers le substrat. L'irrigation, pilotée informatiquement et reliée à un service météorologique, se veut aussi écologique. Le mur de Perrache consommera douze fois moins d'eau qu'une tapisserie végétale classique.

Une idée originale et un concept fleurit contre la pollution !

Source : Le Monde