Hasard et opportunisme

En 1964, Matra (Mécanique Aviation TRAction) n'est qu'une société confidentielle, connue des seuls spécialistes de l'aéronautique ou de l'armement. La conception et la réalisation de missiles militaires se passent, il est vrai, de toute publicité. Devenue un peu par hasard actionnaire des Automobiles René Bonnet, Matra décide de prolonger à son compte ses activités lorsque celui-ci connaît de graves problèmes de trésorerie. Présidée par Jean-luc Lagardère, la société Matra-Sports qui voit le jour pendant l'été 1964, a l'ambition de devenir la vitrine du groupe, le symbole de son dynamisme. Comme on l'a vu, l'automobile et la course ont de nouveau le vent en poupe à cette période et Matra, désireux de gommer son image de "marchand de canons" pour imposer dans le public celle d'une industrie de pointe va jouer à fond la carte de la compétition. Lorsqu'il obtient le feu vert pour son programme, Lagardère découvre, un peu effrayé l'ampleur de sa tâche. Il ne possède aucune expérience de la course, confond les formules au point de penser que les 24 Heures du Mans se disputent avec des monoplaces! Mais, il sait écouter et bien s'entourer: Jacques Hubert, ingénieur de René Bonnet qui a déjà réalisé une formule 2, Paul Carillo, chef de projet, Philippe Guédon, jeune ingénieur de Simca (le futur concepteur de l'Espace) Claude Le Guezec comme directeur sportif. Tout va alors très vite. En part d'une d'une feuille blanche, sans aucune idée préconçue et en jouant délibérément la carte de la jeunesse, Matra va éviter les pièges d'un passé glorieux mais révolu.

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