Je n'arrête pas de le répéter, on n'achète pas une voiture, qu'elle soit neuve ou d'occasion, sans l'avoir essayé. Quand il s'agit d'une neuve, on peut comprendre que la concession n'ait pas immédiatement à sa disposition le véhicule que vous souhaitez essayer, et qu'il faille prendre rendez-vous pour un essai… Mais quand il s'agit d'une occasion, le véhicule que vous convoitez, lui, est bel et bien devant vos yeux miroitant d'envie…

Et c'est là que ça devient incompréhensible, lorsque le vendeur vous annonce que ça va être difficile de l'essayer.

Morceaux choisis :

  • Le vendeur : "Bon , je vous propose de vous donner toute la documentation que j'ai sur ce véhicule, et puis vous me rappelez dans la semaine pour convenir d'un rendez-vous pour l'essayer…"


Réponse : "Ben oui, mais là moi je suis là !"

Le vendeur : "Je peux pas, je suis tout seul, faut prévoir"

  • Le vendeur : "Ce n'est pas la peine de l'essayer ! Les véhicules, c'est moi qui les essaye avant de les mettre sur le parc. Comme ça je peux vous dire si ils sont bien. Je procède toujours comme ça…"


Réponse : "Je veux bien vous faire confiance, mais si je me sens pas bien dans le véhicule, que sa conduite ne me plaît pas ?"

Le vendeur : "Vous inquiétez pas, y'a aucun risque avec ce type de véhicule, vous serez conquis"

  • Ou encore déjà au téléphone :


Moi : "Et c'est un véhicule qui est "essayable" facilement ?"

Le vendeur : "Ben non, c'est pas pratique, les véhicules sont au sous-sol, y'a des manœuvres à faire…"

Moi : "Comment fait-on alors ?"

Le vendeur : "Je ne suis pas contre un essai mais il faut d'abord qu'on soit d'accord sur les conditions, sur le prix. Si on est d'accord que vous le prenez, vous pourrez l'essayer y'a pas de problème…"

Moi : "Gloups… Et si ça ne me plait pas au final ?"

Le vendeur : "je comprends, mais faut me comprendre aussi, je vais pas sortir un véhicule pour essai pour rien !" (sic)

Autant dire que là je ne me suis même pas déplacé…

Ces quelques exemples, on aurait pu les entendre il y a 10 ans, 5 ans, ou même 2 ans. Et ça ne choquait personne tant la conjoncture du marché de l'occasion était bonne. Mais tenir des discours pareils en période de disette relève selon moi de l'inconscience. Ou alors il faut se résoudre à penser que la crise du marché de l'occasion ne touche pas tout le monde !

D'ailleurs au-delà des discours, la réalité du terrain est parfois étonnante. Combien de parcs occasion sont saturés ? Les véhicules sont collés les uns aux autres, en rangs serrés. Impossible même physiquement de sortir une voiture facilement pour la faire essayer. Il est clair que les professionnels, les marchands, soit cherchent à rentabiliser au maximum leur espace, soit ont du mal à écouler leurs stocks et ça s'entasse. Le résultat, dans tous les cas, est que l'on se déplace souvent pour rien. Et qu'il faut y revenir si on veut vraiment essayer la voiture… Les esprits retors ne pourront s'empêcher de penser quelque chose du style : "si ils font tout pour éviter les essais, c'est qu'ils ont des choses à cacher sur les voitures". Mais je ne suis pas un esprit retors, non, non…

Alors bien sûr on peut aussi comprendre les contraintes de place et de personnel que peuvent connaître les vendeurs, mais il est parfaitement clair qu'un effort de ce côté-là conduirait à conclure plus facilement des affaires. Car comme chacun sait, essayer une voiture, c'est l'adopter ! Si le prix est intéressant bien sûr. Voyons voir cela.