A Majuro, un atoll des îles Marshall dans le Pacifique, une usine produit de l'huile de coco pour moteur Diesel. La noix de coco, l'un des principaux fruits d'exportation de cette contrée, est testée comme carburant de substitution pour les moteurs, les groupes électrogènes ou les bateaux. Witon Barry directeur adjoint de Tobolar Copra, affirme que ça sent bon et que vous pouvez mettre votre nez au dessus des gaz d'échappement ! Jerry Kramer le PDG de la société Pacific International Inc, pionnière aux Marshall dans l'usage du carburant vert, a indiqué : "L'idée remonte à Rudolf Diesel. Il avait mis au point un moteur à combustion qui tournait à l'huile de cacahuète. L'ingénieur allemand avait dévoilé son prototype lors de l'Exposition Universelle de 1900, à Paris, prédisant aux huiles végétales un avenir aussi doré que celui du pétrole. Jusque-là, les essais sur des véhicules se sont avérés assez concluants : certains de nos camions roulent à l'huile de coco depuis des années et on n'a pas eu un seul problème depuis quatre ou cinq ans."

Le prix de l'huile de coco est passé à 1 000 dollars la tonne contre 550 dollars quelques années auparavant. Jan Cloin conseiller énergétique auprès du Secrétariat de la commission de géosciences appliquées des îles du Pacifique (SOPAC) située à Suva (la capitale des Fidji), explique : "Il existe une forte demande pour les huiles végétales, elle est énorme en provenance des Etats-Unis et de l'Europe." La société Pacific International Inc exporte actuellement sa production mais elle envisage des applications de l'huile dans la région afin d'alimenter en électricité les îles les plus reculées de la zone. La flambée des cours du pétrole touche les petites îles du Pacifique à cause de leur dépendance vis-à-vis des importations, de l'éclatement de leur géographie et de l'usage massif de groupes électrogènes pour l'approvisionnement en énergie.

Tony Deamer, un entrepreneur australien du Vanuatu, propose la vente et la location de véhicules carburant grâce au mélange suivant : 80% de coco, 20% de carburant usuel. La part d'huile de coco est petit à petit accrue. L'inconvénient actuel : l'huile de coco est épaisse, un manque de tolérance à l'huile pure des nouveaux moteurs Diesel commercialisés ; elle se solidifie sous les 25 degrés ; elle contient de nombreuses impuretés lorsqu'elle n'est pas traitée. En tout cas, c'est un carburant exotique gorgé de soleil !

(Source info : AFP Photo : fao)