A la lecture des chiffres de ce début d'année, on aurait tendance à dire que Renault ne va pas bien fort. A commencer par son propre pays : les immatriculations françaises du groupe sont en effet en baisse de 8,0% sur les cinq premiers mois de l'année sur un marché à +4,4%, avec Dacia, longtemps poule aux œufs d'or, en chute de 16,7%. Pire encore, ce déclin semble s'être accéléré au mois de mai, avec -18,2% pour le groupe et même -37% pour la filiale roumaine, sur un marché pourtant en hausse de 6,2%. La part de marché passe dans le même temps de 27,82 à 24,50% sur les cinq premiers mois de 2011 et de 27,58 à 21,24% pour le seul mois de mai.

A l'échelle continentale, la situation semble guère meilleure : les immatriculations européennes sur les cinq premiers mois de l'année sont en baisse de 8,4% sur un marché à -0,8%, avec un part de marché qui diminue de 10,5% à 9,7%. Le mois de mai 2011 suit cette tendance, avec -8,0% sur un marché en hausse de 7,1%, et une part de marché qui recule de 10,5 à 9,0%.

Des ventes à +21,9% hors Europe

Mais pour Renault, il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Au contraire, le groupe serait même victime de son succès selon Jérôme Stoll, directeur commercial : « Nous avons atteint des niveaux de commandes extraordinaires en décembre (liés à la fin de la prime à la casse), largement supérieurs à ce que nous imaginions. Nous avons cherché à augmenter les cadences dans les usines, mais certains fournisseurs n’ont pas réussi à suivre, notamment concernant les moteurs diesel ». Ainsi, environ 50 000 voitures n'auraient pu être livrées en Europe sur les premiers mois de l'année suite à ces difficultés.

Toujours selon Jérôme Stoll, les chiffres devraient cependant s'améliorer en fin d'année grâce à un carnet de commande aujourd'hui supérieur à 10% à celui de l'année dernière : « Le deuxième trimestre est difficile en France, mais nous devrions récupérer des parts de marché à partir du troisième trimestre ».

En attendant, Renault peut se reposer sur ses ventes mondiales qui ont atteint le chiffre record de 1,14 million d'unités sur les premiers mois de l'année, ce qui représente une hausse de 4,2% par rapport à l'année dernière. Car si les ventes du groupe sont en baisse de 8,4% à l'intérieur des frontières de l'Europe, elles explosent à +21,9% à l'extérieur, principalement dans les pays émergents comme le Brésil (+21,7%), la Russie (+75,5%) et la Turquie (+81,5%). Des augmentations à deux chiffres que Renault devraient encore conforter cette année, notamment avec le lancement du Duster au Brésil et en Argentine, la commercialisation de la Fluence et de la Koléos en Inde et d'un nouveau modèle partageant la plateforme de la Nissan Micra en 2012.

Source : Le Figaro / Chiffres : CCFA et ACEA