Malgré la crise économique actuelle, le Mondial de l’Auto continue à vendre du rêve. Touchés par la fermeture potentielle de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), les salariés sont venus manifester à Paris.

« Ford Blanquefort en danger ! », « Au lieu de sauver les banques, sauvons les salariés ! » : voilà ce que l’on pouvait lire sur les pancartes des 600 salariés, montés à Paris pour manifester devant le Salon de l’Auto. En cause : la fermeture potentielle de l’usine Ford de Blanquefort (Aquitaine) en 2010, qui emploie actuellement 1 600 personnes.

Les salariés étaient accompagnés d’une quarantaine d’élus de la région Aquitaine, aux étiquettes PS, PC, Modem, Verts et LCR. Ces derniers ont participé aux frais de déplacements des salariés.

Selon eux, il est honteux de présenter de nouveaux véhicules (notamment la très médiatisée Ford Ka) alors que la misère gagne les salariés. Philippe Poutou, secrétaire adjoint CGT de l'usine a déclaré : « Nous sommes venus montrer aux visiteurs que l'automobile c'est des profits d'un côté et des licenciements de l'autre. Il y a la vitrine avec les voitures neuves et il y a 1.600 salariés de Ford menacés de fermeture d'ici avril 2010. (…) Concernant les éventuels repreneurs, nous avons l'impression que ce sont des discours de la direction pour nous endormir. »

Après la distribution de tracts et quelques déclarations à la presse devant le salon, les salariés se sont rendus sur le stand du constructeur… pour coller des autocollants sur les voitures, dont « Sauvons nos emplois » et « On veut du boulot, pas du baratin. »

Baratin, c’est le mot adéquat, puisqu’il y a peu de communication sur le sujet… un an avant la possible fermeture de l’usine. Francis Wilsius, secrétaire CFTC du comité d'entreprise de FAI, regrette qu’ « à un peu plus d'un an de l'échéance fatale, nous ne sachions rien de concret. »

Stéphane Césaréo, porte-parole de Ford France, a déclaré à l’AFP que la marque voulait fermement « préserver le site et les emplois », et a évoqué « deux pistes sérieuses de repreneurs. » Sans en dire davantage, pour cause de « confidentialité. »

Les salariés n’en savent toujours pas plus à l’heure actuelle, et le Mondial continue à vendre ses voitures pour la plupart pseudo-écolo, afin d'assurer une mobilité plus durable…