François Roudier, ci-devant porte parole du Comité des constructeurs français d’automobiles donne le ton : « le marché automobile français est malade » a-t-il déclaré à la vue des chiffres d'une année 2014 qui montre à quel point le marché hexagonal s'est contracté. Il n'y a pas si longtemps, les 2 millions d'immatriculations étaient considérées comme une masse critique. Au début des années 90, 6% des ménages français achetaient un véhicule neuf. L'an dernier, ce taux n'était que de 3,3%. Et il n'y a pas que les particuliers. Les entreprises, aussi, ont repoussé leurs achats de véhicules neufs.


Par ailleurs, le marché s’est encore un peu plus paupérisé. Le succès des petits véhicules est avéré avec un volume en progression. Ils représentent à présent près de 55 % du marché. Les véhicules à bas coût, tels la gamme Dacia, ou économiques genre Skoda voient leurs ventes se maintenir. En parallèle les véhicules d’occasion s'échangent bien. Leurs ventes ont à nouveau progressé en 2014. Pour saisir le phénomène, il faut regarder les chiffres du constructeur Dacia : la marque détient 5,7 % du marché, contre 5 % en 2013 et seulement 1,5 % en 2007 au moment de son lancement. Le groupe a dépassé, pour la première fois, les 100 000 immatriculations sur un an, à 102 500.


Du coup, le groupe Renault se félicite d'une progression de 6,8% sur un an. Sa part de marché passe de 23,8 % à 25,4 %. Le groupe PSA a quant à lui progressé de 1,6 %. L'arrivée de la 308 et celle de la 108 font de Peugeot le moteur du trigramme tandis que chez Citroën on regrette la plongée de 27,2 % des ventes des DS. Désormais, les groupes français détiennent 55,3 % du marché, contre 53,4 % en 2013 et 52,6 % en 2012.

Volkswagen, Ford et Toyota restent les trois principaux groupes étrangers. Mais il faut constater que Nissan menace à présent son compatriote dernier cité. Le partenaire de Renault détient ainsi 3,8 % du marché, contre 3,9 % pour Toyota.


Enfin, la part de marché des diesels dans les véhicules neufs mis sur le marché a baissé à 64 %, contre 73 % en 2012. Une déflation qui devrait se confirmer en 2015 et qui ne profite pas à l'électrique. Les véhicules hybrides restent confidentiels, avec 2,2 % du marché, contre 2,5 % en 2013. Cette année devrait être du même tonneau puisque leur bonus vient d'être baissé de 39 % par décret. Le dernier mot reviendra à Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile: « les automobilistes n'ont pas retrouvé le chemin des concessions. 2015 devrait rester dans cette tendance. » Bonne année quand même...