Les principaux constructeurs automobiles européens ou encore américains vont-ils rater le coche des marchés émergents ? En tout cas, l'étude de KPMG qui a sondé la plupart des grands dirigeants des groupes automobiles mondiaux tend à prouver que la très grande majorité d'entre eux (86 %) estime que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) vont prendre de plus en plus d'importance, pour représenter jusqu'à 50 % de la demande mondiale d'ici à 2018. Ce chiffre est une estimation de KPMG, et cela pourrait bien remettre en question l'ordre établi aujourd'hui avec les constructeurs « phares », comme Toyota, Volkswagen AG ou encore General Motors.

« La plupart des gens réalise que c'est d'abord le consommateur des BRICS qui va définir la voiture qui sera faite pour l'ensemble de la planète, et non plus les goûts des consommateurs européens ou nord-américains. Les voitures sont en effet pensées de plus en plus pour les mégalopoles, qui se trouvent dans les marchés émergents. Conséquence : 60% des dirigeants sont en passe d'accroître leurs investissements sur ces marchés.», a ainsi commenté Laurent des Places, relayé par La Tribune.

Toujours selon KPMG : « Interrogés sur les perspectives de gains de parts de marché à cinq ans, les dirigeants placent seulement deux constructeurs occidentaux (les allemands Volkswagen et BMW) parmi les gagnants potentiels. Dans le top 10, on compte quatre constructeurs chinois (BAIC, SAIC, FAW, Geely), un coréen (Hyundai/Kia) et un indien (Tata). »

Une analyse globale qui n'est pas fondamentalement mauvaise, compte tenu de la trop grande maturité du marché européen qui stagne et ne parvient pas à se renouveler, ou encore du marché chinois qui progresse, mais plus lentement, et qui surtout commence à instaurer des barrières pour préserver les constructeurs nationaux.