La quatrième génération (en comptant la série 190) de la plus petite des grandes Mercedes (les propulsions) arrive dans les concessions en ce printemps 2007. Pas encore au complet puisque certaines versions comme la C180 ou la C200 CDi ne seront commercialisées qu’en septembre prochain. Nous avons pu toutefois essayer une bonne partie des 7 motorisations prévues cette année, et en particulier l’incontournable 2.2 litres de la C220 CDi qui devrait à lui seul représenter en France 58% des ventes du modèle. Si l’ancienne Classe C (W 203) qui a perduré de 2000 à aujourd’hui singeait un peu la précédente Classe S, la nouvelle (W 204 arbore une ligne plus nerveuse, là encore dans l’esprit de l’actuelle Classe S. Et une face avant franchement agressive pour l’Avantgarde à la calandre et au bouclier spécifiques, alors que les Classic et Elegance conservent une proue plus classique. Ce détail est apparemment anodin, mais il révèle la volonté de Mercedes de venir se battre sur le terrain de la sportivité avec l’Avantgarde face à la BMW Série 3, qui se vendait en 2006 deux fois plus en Europe que la Classe C. Cette différenciation de traitement cosmétique se double d’un comportement aussi incisif que la berline munichoise si le client opte pour l’Advanced Agility. Cette option, disponible à partir de septembre, joue à la fois sur l’amortissement, l’assistance de direction, la réponse à l’accélérateur…

C’est vraiment efficace, mais il est dommage que l’ESP ne soit toujours pas entièrement déconnectable. L’« advanced Agility » induit une hauteur de caisse réduite de 15 mm, d’où une raideur de suspension plus prononcée que les modèles dépourvus de cette option. Sans lui, le confort atteint des sommets, et le comportement a progressé par rapport à la génération précédente même si les mouvements de caisse restent amples sur un itinéraire sinueux comme le notre -sur les routes du Lubéron. D’ailleurs, le plus gros reproche que nous ferons à la Classe C concerne le manque de maintien latéral des sièges. A peine plus grande ( + 5,5 cm en longueur et + 4 cm en largeur), la W204 amorce une salvatrice décrue de sa masse (quelques kilos seulement, mais la tendance que nous espérions depuis des années se concrétise enfin) et gagne en habitabilité. Il faut le dire vite, car si c’est notable en largeur aux coudes et aux épaules, c’est presque rien en garde au toit ou aux jambes à l’arrière, ce qui ne lui permettra pas encore une fois de rivaliser avec les familiales les plus habitables. Le coffre gagne une vingtaine de litres; sa capacité se situe dans la bonne moyenne de la catégorie. Bon point pour la présentation et la finition intérieure, et encore un autre pour l’ergonomie judicieuse du poste de conduite. Si la C200 K de 184 ch ou la C 350 de 272 chevaux sont bien agréables à mener, les motorisations à essence ne représenteront que 10 % des ventes en France. En Diesel, à côté de l’excellente C 320 CDi (bvm6 ou bva7) à plus de 40 000 euros, on trouve deux variantes du 2.2 litres, légèrement retravaillé par rapport à la génération précédente. La C200 CDi 136 ch limitée à 270 Nm n’aura pas grand intérêt d’autant qu’elle affiche des consommations normalisées identiques à celle de la C220 CDi et un prix d’achat inférieur d’à peine 2000 euros. Et celle-ci avec ses 170 ch et ses 400 Nm offre un agrément nettement supérieur, en bva5 ou bvm6. Les performances également, avec en accélérations le 1 000 m départ arrêté franchi en moins de 30 secondes et le 0 à 100 km/h en 9 secondes, et une vitesse maximale qui flirte avec les 230 km/h (bvm6). Certes, les reprises et donc les ressources à bas régimes sont moins impressionnantes que celle de 407 2.2 HDi bi-turbo 170 dont les 370 Nm à 1500 tr/mn offre une disponibilité en bas proprement exceptionnelle, mais pour le reste, cette motorisation devient une des plus convaincantes dans cette classe de puissance. Malgré les 20 chevaux supplémentaires, la consommation normalisée baisse de 6 %. Notre rapide essai tend à confirmer ce mieux avec une consommation moyenne de 8,2 litres tout à fait honorable (moins de 7 l sur autoroute à 130 km/h et guère plus de 12 litres en conduite rapide sur route sinueuses dans la région des Baux de Provence et au cœur du Lubéron)... Bon, pour avoir mieux, il faudra attendre jusqu’en 2009 la commercialisation de la C 220 CDi Bluetec dont la consommation est annoncée à 5,5 l/100. Enfin, si la nouvelle Classe C se bonifie de toute part et devient une des familiales (de constructeurs Premium ou généralistes) des plus recommandables à l’achat, elle le doit aussi à des tarifs stables (voire en baisse de 700 € sur la C180 d’accès) d’une génération à l’autre. A 33 600 € en finition Classic et boîte manuelle (+ 2 000 € en Elegance ou Avantgarde), la C 220 CDi en donne à peu près pour son argent. D’autant que la dotation de série (et le rapport prix/équipement) s’améliore même un peu. De quoi mieux rivaliser face à l’Audi A4 qui sera renouvelée l’an prochain, et la BMW série 3. Mais attention aux prix des options, certaines sont horriblement chères, des plus communes comme la peinture métallisée (950 € contre moins de 800 maxi chez les autres) ou le toit ouvrant panoramique facturé pas moins de 1 900 € .


Mercedes Classe C 220 CDi en 15 chiffres clés


Longueur :

458 cm

Largeur :

177 cm

Hauteur :

145 cm

Diamètre de braquage :

11 m entre trottoirs

Empattement :

2,76 m

Volume du coffre (en litres):

475 l

Capacité du réservoir :

66 l

Consommation mixte

6,1 l

Poids à vide :

environ 1500 kg

Durée de la garantie :

2 ans kilométrage illimité

Cylindrée :

2148 cm 3

Puissance :

170/125kW ch

Couple :

400 Nm à 2000 tr/mn

0-100 km/h :

8,8 s

V Max :

229 km/h