Essai - Mercedes Classe E cabriolet :  le cab CLK en beaucoup mieux ?

Un an après la berline, dix mois après le coupé et quatre après le break Classe E, le nouveau cabriolet 4 places Mercedes arrive dans les concessions en ce début de printemps, avec comme principal argument un confort thermique en roulant décapoté au dessus du lot.

Alors cet Aircap, ce n’est pas que du vent? Ben, faut reconnaître que le couple petit filet anti-remous  et déflecteur surplombant le pare-brise sur toute sa largeur fonctionne à merveille. Ce dernier est assez vilain et plus imposant que celui d’un toit ouvrant, mais il est rétractable électriquement à tout moment. Il amoindrit nettement les courant d’air dans l’habitacle; y compris et surtout aux deux places arrière qui ne sont pas occultées ici par un filet anti-remous. Celui-ci se retrouve comme sur la plupart des roadsters et autres découvrables à deux places entre les deux appuis-tête AR et se déploie en même temps que l’élément au dessus du pare-brise. Il se rétracte de concert. Ou peut aussi le laisser à mi-course, position dont nous n’avons pas vraiment saisi l’intérêt.

Première mondiale, cet Aircap permet donc aux occupants des places avant et aux deux passagers de la banquette de ne pas revenir transis et tout ébouriffés d’une ballade décapotée le thermomètre en petite forme. Même sur un trajet effectué rapidement, à condition de rouler les quatre vitres latérales relevées. S'il réduit un état de tempête force 10 à un gentil force 2/3 (contre 3/5 pour les systèmes anti-remous connus  classiques), il ne neutralise pas les bruits d’air. Ils s’amenuisent également, mais de façon moins probante, et changent de tonalité mais sans gagner une sonorité plus « harmonique ».

A côté de cette innovation, il faut noter que le cabriolet Classe E s’enrichit de l’ AIRSCARF, agréable écharpe d’air chaud qui sort en dessous des appuis-tête aux places avant. Vraiment très agréable quand le fond de l’air est frais, voire carrément glacial. Et qui devrait éviter le torticolis lors de longs parcours. Si cet Airscarf n’était pas proposé sur l’ancien CLK, ce n’est pas une nouveauté absolue puisque la SL et le SLK l’ont étrenné, avant de faire des émules chez la concurrence (Peugeot 308 CC). Il se bonifie ici car il est solidaire des appuis-tête et reste donc efficace quel que soit le réglage en hauteur de ces derniers. En prime, la température peut être réglée selon 3 niveaux et l’intensité de l’air soufflé varie automatiquement en fonction de la vitesse de déplacement.

Ces deux « air machin » sont en option, l’AIRCAP à 850 € et l’AIRSCARF à 550 € (uniquement sur finition Executive, non disponible sur celle de base). Le Pack Confort regroupe ces deux options à 1 250€, soit un petit avantage client de 150€ (- 11%). Merci Mercedes.

 

Confort à tous les étages

Ces deux détails montrent l’importance qu’accorde Mercedes au confort de son nouveau cabriolet. La démonstration se poursuit avec l’insonorisation procurée par la capote souple (à 5 épaisseurs) quand on décide de se déplacer à couvert. Avec la réserve de plusieurs années de décalage entre les deux essais, elle nous a paru encore plus isolante que celle du CLK et au moins au niveau des autres cabriolets 4/5 places actuels soft top, voire de certains coupés/cabriolets. Entièrement électrique, le toit souple s’éclipse ou se remet en place en vingt secondes, et la manœuvre peut s’effectuer en roulant, mais pas à plus de 40 km/h. Si le toit en dur rétractable n’a pas été retenu comme chez Lexus ou Volvo, c’est en dehors de considérations esthétiques afin d’offrir un volume de coffre encore décent une fois décapoté (presque trois fois plus que le IS-250C). Le volume progresse d’une vingtaine de litres par rapport au CLK avec 300 litres disponibles capote repliée et reste stationnaire avec 390 litres habitacle fermé. Pas de dossiers AR rabattables comme sur le coupé, mais trappe à skis disponible.

Essai - Mercedes Classe E cabriolet :  le cab CLK en beaucoup mieux ?

La Classe E Cabriolet s’allonge de quelques centimètres par rapport au CLK, ce dont profite partiellement l’empattement qui gagne 45 millimètres. A 2,76 m, c’est celui de la Classe C dont coupé et cabriolet Classe E reprennent la base. Parmi les cabriolets de moins de 4,70 m de long, c’est celui qui offre le plus de place à ses quatre occupants, à quasi égalité avec l’Audi A5. Les deux sièges arrière séparés conviendront encore à des adultes de taille moyenne (jusqu’à 1,80 m).

 Le confort prime encore à propos des suspensions, jamais trépidantes. Même avec les jantes de 18’’ chaussées de pneus de taille 40 /35, la qualité du filtrage apparaît au dessus du lot . Toutefois, le léger manque de rigidité de la structure, au demeurant très bonne pour un cabriolet de cette taille,  perturbe parfois sur une chaussée en mauvais état la quiétude à bord par des vibrations qui se transmettent au pare-brise, aux sièges et dans le volant. Le train de roulement sport AGILITY CONTROL apporte un plus en plaisir de conduite, toutefois il ne faut pas s’attendre au volant de ce grand cabriolet à un comportement réellement sportif. Par rapport au cab CLK, le progrès le plus important vient de la direction mieux centrée et au rappel plus naturel, perceptible en conduite ludique comme en ville, avec ou sans la direction paramétrique sport.

Essai - Mercedes Classe E cabriolet :  le cab CLK en beaucoup mieux ?

Comme pour le coupé, Mercedes annonce qu’il n’y aura pas de vraie version AMG au châssis affûté pour un comportement plus efficace, ni avec le V8 de 6.2 litres (457 ch sur C63 et 525 ch sur la berline E63, ni même le nouveau V8 AMG 5,5 litres de 544 ch. Pourtant, ce dernier avec une consommation réduite de plus de 25 % devrait essaimer sur la plupart des modèles à propulsion de Mercedes.