Fangio, la bonne étoile !!

Réalisant d'emblée, avec Fangio et Kling, les deux meilleurs temps aux essais, les Mercedes sèment une véritable panique chez leurs adversaires que la course allait pleinement justifiée_ après une quinzaine de tours, toute opposition avait disparu et les deux "Flèches d'Argent" concluait leur premier doublé pour leur première sortie. L'euphorie est de courte durée. Quinze jours plus tard, à l'occasion du GP de Grande-Bretagne, gênés par leur carrosserie enveloppante qui ne leur permet pas de placer leur voiture avec précision dans les virages, l'équipe enregistre une sévère déroute. De retour à Stuttgart, les hommes de Uhlenhaut travaillent jour et nuit pour réaliser une nouvelle carrosserie laissant les roues découvertes. Terminée juste à temps pour le GP d'Allemagne, la nouveauté s'impose sans coup férir avec Fangio, prouvant ainsi l'extraordinaire capacité de réaction du constructeur. Récidivant en Suisse puis en Italie, et ajoutant ses deux succès obtenus sur Maserati en début de saison, Fangio s'empare de sa seconde couronne mondiale. En plus de la parfaite organisation de l'écurie et de son potentiel technique, le pilote argentin au sommet de son art sera le véritable artisan au triomphe. Pas plus que le jeune Herrmann ne seront en mesure de pallier à une défaillance du "Macre". L'année suivante, Fangio réussira à contenir la fougue et la spectaculaire adresse de Stirling Moss, appelé en renfort et s'offrira son troisième titre mondial après quatre nouvelles victoires. 1955, sera à la fois l'année de tous les succès pour Mercedes mais aussi une année noire. Engagée en catégorie Sport avec le modèle 300ISLR, étroitement dérivé de la F1, la marque allemande enlève cinq victoires sur six épreuves et empoche le championnat du monde des voitures de sport. Un superbe doublé, marqué, hélas par la tragédie des 24 Heures du Mans (88 morts après l'explosion de la Mercedes de "Levegh" devant les tribunes), où la part des responsabilités ne fut jamais clairement établie. Bien que les dirigeants de Mercedes s'en défendent, il est indéniable que ce drame influença leur décision au moment de définir l'avenir 1-avenir du programme sportif. Le 22 octobre 1955, les "Flèches d'Argent" garées dans la cour de l'usine étaient symboliquement recouvertes d'une bâche après l'annonce du retrait en compétition. Le duel avec la prometteuse Lancia L1 50 devenue Ferrari pour la saison 56 n'aurait jamais lieu. Un rêve fabuleux s'estompe mais l'emprunte des "Flèches d'Argent" reste gravée à jamais dans la légende de la Formule 1.

Palmarès : presque un sans faute !!

l Saisons 1954-55 : 2 titres mondiaux avec Fangio, 12 GP disputés, 9 victoires, 8 pole position, 9 meilleurs tours en course. (Domination totale complétée par quatre doublés (A.C.F. 1954, Belgique, Pays Bas et Italie 1955) et un quadruplé (Grande-Bretagne 1955).

A ces neufs victoires en championnat du monde de F1, s'ajoutent le triplé victorieux du GP de Berlin 1954 et le doublé du GP de Buenos Aires 1955.

Pendant cette période, une Mercedes figurait à chaque fois sur la première ligne de départ d'un GP. Fangio le plus titré avec 9 victoires : A.C.F., Allemagne, Suisse et Italie 1954 ; Argentine, Buenos Aires, Belgique, Pays Bas, Italie 1955. Une seule victoire pour Stirling Moss (Grande Bretagne 1955) et Karl Kling (GP de Berlin 1954).

Trois autres pilotes ont également pris le volant de la W I196 :

errmann Lang (Allemagne 1954/Abandon); André Simon (Monaco 1955/Abandon). PIero Taruffi (2e Italie et 4e GB 1955), Hans Herrmann (3e Suisse, 4e Italie 1954, 4e Argentine 1955).

Fiche technique (en légende de la photo de 1 éclaté)

15 châssis de la W1 1961 R-W pour Wagen (auto) et R pour Rennen (courses) furent construits : 8 en 1954 dont un prototype de développement jamais engagé en course et 7 en 1955. Le moteur 8 cylindres en ligne à injection directe Bosch développait 257 ch en 1954 pour atteindre une puissance supérieure à 280 ch à l'automne 55_ Le poids (à vide) était de 650 tkg pour les monoplaces et 7001 kg pour les versions carénnées.

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