Le nom ne vous dit probablement rien, mais Aliapur est une société anonyme fondée par les plus importants manufacturiers de pneus (Bridgestone, Continental, Dunlop, Goodyear, Kléber, Michelin et Pirelli) qui se charge de la revalorisation des pneus usagés. Par revalorisation, on entend rechapage, recyclage, utilisation comme combustible ou utilisation pour des travaux publics de génie civil et ces opérations sont financées par l’écotaxe sur chaque pneu acheté qui est pour rappel de l’ordre de 1,5€ HT pour un pneu de tourisme selon le Code de l’Environnement et par ses contributeurs.

L’engrenage paraît bien huilé, mais il y a cependant un grain de sable, comme le révèle Eric Fabiew, directeur général d’Aliapur. En effet, chaque année, de 20 000 à 25 000 tonnes de pneus mis sur le marché ne sont pas déclarées et ne sont donc pas soumis à l’écotaxe, et aucun contrôle n’est de toutes façons effectué que ce soit chez les manufacturiers ou chez les importateurs. Aux contributeurs d’endosser le surcoût ensuite, qui est de l’ordre de 7 millions d’euros depuis 2004.

Une situation qui a contraint Eric Fabiew à rencontrer récemment le directeur général de la prévention et des risques au ministère de l’écologie. Il n’est pas encore question de sanctionner les contrevenants, mais cela pourrait rentrer dans le cadre du Grenelle 2, à hauteur de 1,5 euro par kilo de pneus, ce qui représente les deux tiers de leur marge brute.

En ligne de mire, les sites internet vendant des pneus à prix imbattables depuis l’étranger représenteraient à eux seuls 6 000 tonnes de pneus n’étant pas soumis à ce décret français, et non européen. Pour Eric Fabiew, il existe une solution toute trouvée : taxer les garagistes qui les posent. Et c’est sur cette voie qu’il s’est engagé en se rapprochant des organisations professionnelles rassemblant les artisans de l’automobile et des centres autos.

Source : AutoActu