Il y a deux ans, Porsche réalisait un bénéfice de 4,2 milliards d’euros. L’année suivante, son exercice annuel 2007/2008 marquait les esprits, avec des bénéfices plus que doublés s’élevant à 8,6 milliards d’euros. Ce tour de force était à mettre sur le compte de la montée du titre de Volkswagen dont Porsche détenait à l’époque 31% du capital. Les oiseaux chantaient, le soleil brillait, Wendelin Wiedking, son patron, empochait 100 millions d’euros de salaire annuel.

Un an plus tard, les spéculations sur le titre Volkswagen, dans lequel Porsche participe maintenant à 51%, tournent au vinaigre, les pertes s’accumulent, jusqu’à parvenir à 4,4 milliards d’euros avant impôt. La vapeur se renverse, la dette passe de 3,1 milliards d'euros à 11,4 milliards, et la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf finit par se faire gober par ce dernier : c’est maintenant VW qui devrait être propriétaire à 49,9% de Porsche avant la fin de l’année et le restant d’ici 2014.

Mais cette chute spectaculaire du podium des marques automobiles les plus solides n’est pas encore terminée, la facture n’étant pas encore totalement soldée. Hier, lors de la conférence de presse annuelle de Porsche, Dieter Pötsch, directeur financier Volkswagen et Porsche, a annoncé que les pertes pour l’exercice en cours, 2009/2010 donc, devraient s’élever elles aussi à « plusieurs milliards », le temps que Porsche termine de se séparer de sa participation dans Volkswagen à une valeur très en dessous de celle du prix d’achat. Mais il espère toutefois un rebond des ventes courant 2010 grâce à la Panamera, après une baisse de 24% sur l'exercice 2008/2009.