Mais, d’abord, un petit encadré à destination des non-initiés ou des non-avertis puisque Minuit chicanes est tout sauf élitiste, hermétique voire hérétique. Et donc, qui est Michel Lizin. ? Michel Lizin est un journaliste qui officie chez AH depuis de nombreuses années. Excellent journaliste il est, spécialiste du rallye et du championnat du monde, ce qui signifie qu’il est capable de sortir des papiers « venus d’ailleurs », comme celui qu’il signe cette semaine et qui s’intitule Loeb lave plus blanc. Lizin se paie le luxe de surpasser sinon décaler l’actualité de Loeb (excusez du peu) et du Monte-Carlo (bis repetita). Extrait, page 20 par exemple, de cette plume mirifique : « Loeb freine très tard et très droit. D’une totale stabilité, la Citroën avale la difficulté en un précis changement d’appui mâtiné d’une imperceptible dérive. Ogier suit à deux minutes. Sans doute freine-t-il encore plus tard, mais la suspension de la Volkswagen compense moins parfaitement les inégalités du revêtement. Le placement dans la courbe en est retardé et l’angle donné au volant est plus important. »


Maintenant Ovide et ses Métamorphoses, dans la sublime traduction de Danièle Robert chez Actes Sud (collection Thesaurus), page 297 par exemple : « Et je les nomme Myrmidons : je ne mens pas sur l’origine de leur nom. / Tu as vu leur corps ; quant à leur caractère, il est, aujourd’hui encore, / Ce qu’il était auparavant : c’est un peuple sobre, endurant à la tâche, / Qui tient à ses biens et sait les conserver. / Ils te suivront au combat – car ils ont mêmes âge et courage que toi – / Sitôt que l’Eurus, qui t’a, par bonheur, amené / (L’Eurus l’avait en effet amené), aura laissé place à l’Auster. »


Cher Michel Lizin, vous êtes notre Ovide.