Les tarifs des carburants sont à la baisse ces dernières semaines en France, mais, même si le prix du pétrole brut recule depuis la mi-octobre, il ne faut pas oublier que cette tendance est en partie artificielle et temporaire, puisque provoquée par une diminution des taxes sur les carburants de 3 cts du gouvernement et des opérations de vente à prix coûtant menées par de nombreux acteurs de la grande distribution. Il ne faut donc pas se voiler la face, sitôt cet épisode favorable terminé, les prix repartiront à la hausse de façon inexorable.

Une conduite moins gourmande en carburant... et en pièces détachées

Étonnamment, la hausse des prix à la pompe serait aussi une mauvaise nouvelle pour les fournisseurs de pièces détachées automobiles selon une étude de Moody's, l'agence d'évaluation financière qui a notamment fait parler d'elle le mois dernier en abaissant la note de crédit de Peugeot et de Fiat. La raison est simple : pour compenser l'augmentation de leur budget carburant, les automobilistes auraient modifié leurs habitudes au volant en adoptant une conduite moins agressive visant à réduire leur consommation, ce qui entraîne aussi une diminution des contraintes sur divers organes de la voiture telles que notamment pneus, freins et suspensions, et donc faire durer plus longtemps ces derniers. Cela mènerait à une perte de revenus pour les équipementiers, qui pourraient donc voir leurs notes de crédit abaisser à leur tour.

Ainsi, Moody's estime que Michelin et Continental pourraient voir leur chiffre d'affaires reculer contrairement à Valeo, moins sensible aux fluctuations des pièces de rechange.