Au premier tour de clé, c'est la sonorité du 2.8 Turbo qui frappe d'emblée. C'est du rauque... qui laisse espérer un tempérament de feu. Nous l'avons, dit, l'échappement travaillé en partenariat avec Remus est conforme à l'image un peu tuning de cet équipementier. Bon, nous on a trouvé cela amusant au début, mais à la longue ça fait un peu kéké, d'autant que sous les 3 000 tours, la ligne résonne et bourdonne sous la caisse, ce qui devient vite fatiguant sur long parcours. Par contre passé ce cap, la voiture est très silencieuse, même trop. Un paradoxe !

Malheureusement pour nous, les conditions météos ne nous ont pas permis d'exploiter au mieux le potentiel de la voiture. Il pleuvait comme vache teutonne qui pisse, et cet essai s'est donc réalisé à train de sénateur, du moins avant d'arriver au centre d'essai et de développement Opel. Là, la piste, même détrempée, nous a permis de constater que L'insignia OPC aimait la pluie, et se jouait des conditions d'adhérence précaires.

Essai - Opel Insignia OPC : un ramage à la hauteur du plumage

Le châssis tient le pavé jusqu'à des vitesses élevées, et il a été impossible de se faire peur même avec 3 cm d'eau sous les roues. L'insignia OPC est prévenante, et les pertes d'adhérence se maîtrisent facilement. Les 4 roues motrices donne un bel équilibre à l'ensemble et permet d'enrouler sans problème en cas d'amorce de glisse. Le mode OPC du système FlexRide permet des vitesses de passage en courbe plus élevées, sans subir de roulis excessif. Alors bien sûr il n'a pas été possible de pousser l'auto dans ses retranchements, mais l'impression dégagée est positive et donne une belle sensation de sécurité.

Sur la piste était également préparé un atelier de changement de file, simulant un évitement sur autoroute. Un exercice dont notre monture du jour s'est sorti haut la main, restant bien en ligne même à 135 km/h sous la pluie.

Essai - Opel Insignia OPC : un ramage à la hauteur du plumage

D'ailleurs à trop vouloir être parfaite, cette OPC en devient presque frustrante. En effet, comme c'est le cas dans beaucoup de ses concurrentes, les sensations de conduite sont tellement gommées, la filtration (de la route, des bruits de roulement, des bruits moteur) tellement efficace que l'on en oublie de prendre du plaisir au volant.

Le 2.8 Turbo sort certes ses 325 ch. , mais avec une telle linéarité qu'il en est presque ennuyeux. Pas de coup de pied au fesse, pas d'envolées lyriques passés les 5 000 tours. Un monde un peu trop asseptisé à notre goût. Dommage... D'autres modèles OPC sont par exemple plus démonstratifs (Astra, Corsa...).

Cela n'enlève en rien aux qualités de la voiture, mais se révèle encore une fois frustrant. Un choix assumé par la marque qui nous a bien expliqué avoir voulu créer une berline de sport mais selon un concept "plus de confort, plus de robustesse", laissant peu de place à l'expression de la véritable sportivité (sensations, sonorité dans le haut des tours, etc...).