Essai - Mitsubishi Outlander restylé : bonne mise en boîte

Techniquement, l’Outlander prend également du galon. Si la gamme se limite toujours à deux moteurs diesel 2.0 (140 ch, 310 Nm à 1750 tr/mn) et 2.2 (156 ch, 380 Nm à 2000 tr/mn), ce dernier peut désormais s’accoupler en option à une inédite boîte automatique à six rapports à embrayage piloté. Fabriquée par Getrag et « joliment » baptisée TC-SST, elle dérive étroitement de celle qui équipe la redoutable Lancer Evolution. Au mode automatique classique fonctionnant au choix selon les modes « Normal » ou « Sport » (exit le mode « Super sport » de la Lancer, sans intérêt ici), elle ajoute la possibilité d’un changement des vitesses manuel, soit par l’intermédiaire du levier de vitesse soit via des palettes fixes installées derrière le volant…lequel est uniquement réglable en hauteur, hélas. Et à l’usage ? Inutile de tourner autour du pot, on ne peut que saluer l’excellent travail réalisé par la transmission. Plutôt placide en mode Normal, elle change réellement de caractère en mode Sport. Les changements de rapports sont quasiment imperceptibles et induisent une grande souplesse de fonctionnement. C’est doux, c’est fluide et c’est efficace, au plus grand bénéfice de l’agrément de conduite. Vive à l’accélération, réactive au rétrogradage comme dans les relances, cette boîte évite les à-coups et se place au niveau des meilleures, ceci en jouant pleinement à l’unisson du moteur diesel qui, sans être un monstre de puissance ou d’agrément, s’accommode ainsi plutôt bien des 1755 kilos à vide de l’auto. Même si l’automatisme grève un peu les performances (11,7 s de 0 à 100 km/h, contre 11,1 s avec la boîte manuelle) et augmente légèrement l’appétit (7,3 l/100 km, soit 0,3 l de plus que la boîte manuelle), il y a de quoi se laisser tenter…malgré le surcoût de 1 700 € (tout de même).

Un bémol toutefois si on utilise la boîte en mode manuel par le biais du levier de vitesse : celui-ci fonctionne alors « à l’envers », c’est-à-dire vers l’avant pour monter les rapports et vers l’arrière pour rétrograder. Un défaut hélas trop largement répandu chez de nombreux constructeurs, et qui incitera donc à opter pour les palettes au volant. Bien que fixes, elles s’avèrent judicieusement positionnées et agréables à utiliser. Par ailleurs, si le moteur s’accommode de sa tâche avec un brio certain, il a le défaut de s’exprimer bruyamment dans les phases d’accélérations. Et l’ambiance «agricole » qui peut en résulter dénote dans l’univers plutôt cossu de l’habitacle. Enfin, en dépit du fait que l’aérodynamisme ait été revu afin de réduire les bruits d’air, ceux-ci restent assez présents à l’usage. Rien de rédhibitoire malgré tout.

Son comportement routier place l’Outlander dans le haut du panier de la catégorie, du moins tant que l’on garde à l’esprit qu’il s’agit d’un engin de loisirs et en aucun cas d’une berline (plus ou moins) affûtée. Précis dans ses trajectoires, prévenant dans ses réactions, doté de suspensions qui parviennent à préserver un moelleux certain tout en évitant de se «vautrer » dès que l’on force le rythme, l’ensemble se montre efficace et permet d’envisager les longues étapes avec sérénité. Côté sécurité, l’auto se dote en série d’un système de contrôle de trajectoire doublé d’un antipatinage, d’un système d’assistance au démarrage en côte (sur finition haut de gamme uniquement), et, à partir du deuxième niveau d’équipement, de phares bixénon directionnels. Plutôt généreux, donc. Mais on n’en attendait pas moins pour un véhicule dont la gamme de prix oscille entre 29 900 et 37 500 € hors options.